Le groupe avait accusé une perte nette de 204 millions d'euros l'an dernier à cause notamment de l'arrêt de chantiers lors des premières restrictions liées à la crise sanitaire. Dans un communiqué publié jeudi, le constructeur confirme ses objectifs pour 2021, malgré "un contexte toujours incertain".
"En 2021, le chiffre d'affaires et les résultats du groupe devraient être bien supérieurs à ceux de 2020, sans toutefois atteindre ceux de 2019" a assuré jeudi le directeur financier du groupe, Pascal Grangé, lors d'une conférence téléphonique, anticipant une sortie de crise l'année prochaine.
"En 2022, le résultat opérationnel courant du groupe devrait revenir à un niveau équivalent ou légèrement supérieur à celui de 2019" a-t-il ajouté. Au premier trimestre, le groupe dont les activités vont des chantiers aux télécoms, a vu son chiffre d'affaires progresser de 7%, à 7,742 milliards d'euros, porté par "une activité commerciale solide" et une croissance "dans tous les métiers".
Au premier trimestre, les prises de commandes de l'activité "Constructions" ont bondi en France (+35% à 1,142 milliards d'euros), par rapport au premier trimestre 2020 marqué par la mise en place du premier confinement, mais ont reculé à l'international (-12%).
A la fin mars, le carnet de commandes progresse légèrement sur un an de 2% à taux de change et périmètre constants, à 33,4 milliards d'euros, malgré un léger repli en France (-2%).
Futur géant des médias
Sa filiale TF1 affiche une croissance de 3% sur un an, avec un chiffre d'affaires de 510 millions d'euros au premier trimestre.
Bouygues a annoncé lundi qu'il comptait débourser 641 millions d'euros pour sceller une fusion entre sa filiale TF1 et son concurrent historique M6, et former un géant français des médias face aux plateformes numériques des GAFA.
Cette opération pourrait entraîner des synergies annuelles de "250 millions à 300 millions d'euros à l'issue des trois premières années de la transaction", mais reste soumise à l'analyse de l'Autorité de la concurrence des marchés, indique Bouygues dans son communiqué.
Selon M. Roussat, en France "le marché de la publicité digitale", réalisé "au deux tiers par Google et Facebook", est désormais "deux fois plus important que le marché de publicité télé".
Les deux mastodontes américains "captent 90% de la croissance de ce marché" a-t-il ajouté pour défendre son projet du fusion, qui présente un risque de monopole sur la publicité audiovisuelle dans le pays.
Objectifs confirmés pour Bouygues Telecom
Sur le marché de la téléphonie, la filiale Bouygues Telecom a amélioré son objectif annuel de rentabilité, a précisé le groupe jeudi.
L'opérateur a vu son chiffre d'affaires bondir de 17% au premier trimestre, à 1,7 milliards d'euros, et compte faire progresser son Ebitda (excédent brut d'exploitation), après loyer, de 7% cette année.
La rentabilité reste toutefois affectée par la pandémie qui limite les voyages et donc les revenus issus de l'itinérance (à hauteur de 20 millions d'euros).
Enfin, la contribution d'Alstom au bénéfice net du groupe s'élève pour sa part à 121 millions d'euros, contre 35 millions l'an passé, a précisé le groupe jeudi.
Cette hausse s'explique essentiellement par la cession en mars des parts du constructeur-ferroviaire détenues par Bouygues, qui ne possède plus désormais que 3,12% du capital d'Alstom.