La société californienne est l'un des principaux sponsors du Comité international olympique (CIO), un accord qui court jusqu'aux JO de Los Angeles en 2028 et comprend les JO de Paris du 26 juillet au 11 août 2024.
Cet accord avait fait bondir les hôteliers en France qui reprochent notamment à la plateforme "une concurrence déloyale", n'étant pas soumise à la même fiscalité.
"Il y a de la place pour tout le monde", estime auprès de l'AFP Bertrand Burdet, directeur général adjoint d'Airbnb France. "On pense qu'il y a une complémentarité de l'offre entre les deux car les modes d'utilisation de l'hôtel sont assez différents de ceux d'Airbnb".
Via l'accord, Airbnb propose aux membres du CIO, aux athlètes et à leur famille une enveloppe de crédits Airbnb pour se loger, un dispositif qui fonctionne aussi en amont des JO pour les déplacements liés aux entraînements.
Parallèlement, la plateforme encourage ses utilisateurs à ouvrir leur calendrier de réservation pour la période des JO: "notre cheval de bataille, c'est de développer l'offre", selon M. Burdet.
Les derniers chiffres font état d'une hausse de 60% des nouvelles annonces actives au deuxième trimestre en Ile-de-France par rapport aux trois premiers mois de 2023.
La tendance s'est poursuivie au troisième trimestre, avec "une belle augmentation de l'offre, que ce soient des chambres privées ou des appartements entiers", pas seulement à Paris intramuros mais aussi dans la première couronne, détaille le dirigeant.
Selon une étude de Deloitte commandée par Airbnb, 20% des Franciliens souhaitent mettre pour la première fois leur appartement sur la plateforme pour les Jeux. Cette même étude estime qu'un peu plus de 877.000 personnes auront besoin d'un hébergement sur la période et que la capacité d'accueil d'Airbnb permettrait de loger 350.000 d'entre elles.
"Les Jeux ont besoin d'Airbnb pour héberger tous les voyageurs à des prix abordables", assure Bertrand Burdet, soulignant que "s'il n'y avait pas eu Airbnb on aurait dû construire des hôtels".
"Pouvoir d'achat"
De New York à Paris, Airbnb est accusé d'assécher l'offre locative pour les résidents et fait l'objet de régulations de plus en plus strictes.
Longtemps exécrables, les relations entre la plateforme, dont la France est le deuxième marché, et la Ville de Paris sont en voie de normalisation, estime Bertrand Burdet, soulignant qu'à Paris, la majorité des loueurs le font de manière "occasionnelle pour générer du pouvoir d'achat".
Stéphanie, qui ne souhaite pas donner son nom de famille et loue très régulièrement son deux-pièces dans le 19e arrondissement de Paris pour arrondir ses fins de mois, a ouvert il y a une dizaine de jours la réservation pour les JO: "d'habitude je le loue entre 85 et 120 euros la nuit. On m'a dit que ça partait à quatre fois le prix, je l'ai donc mis à 400 euros mais pour le moment ça ne marche pas. Je pense le baisser un peu", raconte-t-elle à l'AFP.
Xavier Nicolas, qui loue une chambre de son trois-pièces à Pantin n'a pas encore ouvert la réservation pour les JO car il n'a aucune idée du prix ou de la durée minimale de séjour qu'il va demander: "on ne veut pas faire de spéculation mais on ne veut pas non plus être déconnectés du marché", explique-t-il à l'AFP.
La ministre déléguée au Tourisme Olivia Grégoire a récemment mis en garde le secteur contre les hausses de prix "déraisonnables" pendant l'événement et rappelé que pour les meublés touristiques, le gouvernement souhaitait qu'un observatoire des prix soit "mis en place d'ici la fin de l'année".
"Nous échangeons actuellement avec le gouvernement sur cette initiative qui, en tout état de cause, n'aurait de sens que si elle s'appliquait à tous les acteurs du secteur de l'hospitalité, y compris les hôtels", fait valoir Airbnb.