Agirc-Arrco : le patronat finalement divisé, le Medef seul avec les syndicats

Leurs refus, officialisés jeudi et mercredi seulement, ne menacent cependant pas l'accord, puisque le Medef représente à lui tout seul plus de 60% des salariés.

Ils sont essentiellement motivés par l'absence dans l'accord de leurs demandes de relèvement à 85% du Smic net des pensions minimales des ressortissants du régime ayant cotisé toute leur vie.

La semaine dernière, l'ensemble des partenaires sociaux étaient néanmoins unis pour refuser la ponction de 1 à 3 milliards d'euros sur les excédents de l'Agirc-Arrco souhaitée par le gouvernement pour abonder le système des retraites dans son ensemble.

L'exécutif soutient que cette partie des excédents du régime lui revient, puisqu'elle a été engendrée par la réforme des retraites qu'il a lancée.

"Il ne serait en aucun cas admissible que le gouvernement détourne ces sommes pour financer des dépenses qui lui reviennent", écrit la CPME dans son communiqué.

Mais la confédération des PME regrette que l'accord fasse droit "à la quasi-totalité des demandes des syndicats de salariés en validant une augmentation des pensions de 4,9% et la suppression du malus de 10% pour les retraités actuels ou futurs" et en "balayant d'un revers de main" sa propre demande sur les petites retraites.

Elle n'attaque pas directement le Medef, considérant seulement que "l'accord proposé à la signature est bancal" et que c'est pour cela qu'elle ne le signera pas.

Dans son communiqué de mercredi, l'U2P (Union des entreprises de proximité) avait pour sa part explicitement regretté avoir "fait une proposition (sur les petites pensions) que le Medef a refusé de reprendre dans l'accord".

"Nous souhaitions par cette initiative montrer la voie d'un paritarisme responsable et moderne, échappant au combat caricatural entre les partisans d'une gestion paritaire autonome voire indépendante et la tentation permanente de l'Etat d'imposer ses vues aux partenaires sociaux", a ajouté l'U2P.

Pour la CPME, "il aurait été logique d'envisager aussi une baisse des cotisations qui pèsent sur les actifs/cotisants et sur les entreprises", un point sur lequel le nouveau patron du Medef Patrick Martin a toutefois exprimé mercredi "des regrets" qu'il ne figure pas dans l'accord.

Lors de la même rencontre avec la presse, M. Martin s'était défendu de "vouloir mettre de l'huile sur le feu ou adopter un positionnement politique" hostile au gouvernement.

"Mais avec un certain nombre d'organisations syndicales, on a voulu signifier notre attachement à l'autonomie des partenaires sociaux" a-t-il dit.

Il avait adressé une ode au paritarisme, affirmant "qu'au Medef nous sommes convaincus que notre pays a besoin de corps intermédiaires, de partenaires sociaux pour éviter la surconcentration des décisions et donc des risques sur le seul exécutif".