30 acteurs majeurs de la rénovation énergétique appellent Élisabeth Borne à réviser MaPrimeRénov' dans une lettre ouverte

Dans une lettre ouverte du 20 décembre, les acteurs majeurs de la rénovation énergétique des bâtiments ont demandé à la Première Ministre d'entendre "l’appel de la profession en faveur de la révision immédiate" de MaPrimeRénov' telle qu’elle est envisagée pour le 1er janvier 2024. Ils ont également avancé des solutions afin de permettre d'atteindre les objectifs visés par le Gouvernement.

Avec 90% des logements existants nécessitant des rénovations, la réforme de MaPrimeRénov’ envisagée pour le 1er janvier 2024 ne permettra pas d'atteindre les objectifs de décarbonation des bâtiments fixés dans le cadre de la planification écologique.

Selon les signataires de la lettre ouverte, les travaux requis pour obtenir les aides seront trop lourds pour les particuliers, leur reste à charge restera excessif et les démarches demeureront trop complexes pour les professionnels.

Cette réforme était attendue par les acteurs du secteur. Cependant, la croissance des travaux de rénovation énergétique diminue trimestre après trimestre, tout comme le nombre d’entreprises RGE, en particulier les TPE, en raison de la complexité croissante des dispositifs RGE et CEE qui n'ont pas réussi à lutter efficacement contre la fraude.

L'évolution de MaPrimeRenov’ est donc nécessaire, mais la trajectoire actuelle semble conduire à une catastrophe imminente.

A l'approche de l’échéance, les acteurs du secteur appellent à corriger les failles de la réforme avant qu'elle ne porte préjudice à l'accélération indispensable des travaux de rénovation énergétique, tant pour les particuliers que pour les entreprises qui les réalisent.

Face à l'urgence, les acteurs de la filière ont convenu de propositions visant à assurer que la réforme n'exclue pas les ménages pouvant engager des travaux.

Ils proposent de permettre des rénovations d'ampleur sur une période de 3 à 5 ans, avec des aides croissantes en fonction des travaux réalisés.

De plus, ils suggèrent la création d'un prêt vert garanti par l'État, distribué par toutes les banques, pour financer le reste à charge des ménages et aider les occupants de passoires thermiques, même en cas de réalisation de mono-gestes.

Afin d'éviter l'exclusion des TPE compétentes, les acteurs recommandent de faciliter la création de groupements momentanés d'entreprises non solidaires et d'autres alternatives équivalentes.

Enfin ils suggèrent également de ne rendre obligatoire l'accompagnateur Rénov (MAR) que lorsque leur nombre sera suffisant dans chaque département.