Cela a notamment pour effet de rendre la construction de logements plus onéreuse de sorte que non seulement les propriétaires, mais aussi les entreprises de construction et les promoteurs se posent plus fréquemment la question de la rentabilité des projets.
L’économie circulaire dans le bâtiment, essentielle pour continuer à construire dans la mesure nécessaire, à un niveau de coûts raisonnable et sans nuire à l’environnement, a pour objectif une gestion durable et économique des ressources. Cette solution se concentre sur la réduction de la consommation, la récupération et le recyclage des matériaux de construction et de l’énergie.
Toutefois, l’économie circulaire englobe d’autres activités telles que la refonte des processus de production et des modèles commerciaux. En conséquence, des processus et des cadres techniques, économiques et institutionnels doivent être développés et adaptés. Et ce non seulement au niveau local, mais aussi au niveau régional et mondial.
Le temps presse dans le secteur français de la construction, à l’heure où l’on affirme que l’absence de modèle commercial climatiquement neutre d’ici 2045 ne sera pas viable.
L’économie circulaire : des avantages à ne pas négliger
L’économie circulaire entraîne le secteur de la construction dans un grand processus de transformation, aux bénéfices multiples sur l’environnement.
- La maîtrise de l’exploitation des ressources et la réduction du volume des déchets ont un impact positif sur la quantité de matières premières extraites et transformées tout au long du cycle de vie d’un bâtiment.
- La diminution des coûts d’achat et de transport réduit le coût total des projets de construction.
- Selon les innovations technologiques, de l’avancée de la transition numérique et des mesures prises par les autorités, d’autres économies financières pourraient être réalisées à l’avenir.
- La création d’emplois et d’activités économiques dans l’industrie locale des matières premières, de la construction et du recyclage.
Déchets de construction : une question de recyclage
En France, la réutilisation et le recyclage des déchets de construction étant perfectibles, l’économie circulaire, toujours en phase de démarrage, affiche de belles perspectives. Chaque année, environ 46 millions de tonnes de déchets et de gravats sont produits par le secteur du bâtiment en France[2], dont 49% proviennent de la démolition de bâtiments. Une très faible quantité est réutilisée en raison de la moindre qualité d’une grande partie des déchets de construction qui n’est pas comparable à celle de la matière première d’origine.
Dans ce contexte, il est important de noter la différence entre le recyclage et la réutilisation des matériaux de construction :
- La réutilisation : un produit peut être réutilisé avec un minimum de transformation ou de modification
- Le recyclage des déchets : les matériaux recyclés nécessitent un processus à forte intensité de main-d’œuvre pour être démontés et remis dans leur état d’origine.
Selon le type et la taille d’un projet de construction, la réutilisation ou le recyclage des matériaux offre donc un grand potentiel d’économies.
Concrétiser cet engagement
Outre le recyclage et la réutilisation des matériaux de construction, de nombreuses solutions concrètes contribuent à améliorer la durabilité dans la construction telles que l’optimisation des matériaux dès la conception des bâtiments neufs, la construction modulaire, l’utilisation de matériaux locaux et biosourcés, la numérisation facilitant la coordination entre tous les acteurs du projet de construction ainsi que l’introduction de passeports de produits indiquant clairement quels matériaux sont utilisés dans les biens immobiliers.
La manière dont ces points peuvent être mis en pratique dépend de certains facteurs, comme le type et la taille du projet de construction concerné par exemple.
La digitalisation pour optimiser la durabilité dans la construction
Levier dans l’évolution du secteur du bâtiment vers l’économie circulaire, la digitalisation permet d’optimiser les processus de planification, de construction et d'exploitation de biens immobiliers. Les projets suivis par les technologies numériques facilitent la collaboration entre les différents acteurs.
Tout d’abord, via la gestion des déchets qui représente un enjeu crucial, où la digitalisation apporte des solutions concrètes. Cela se traduit mécaniquement par une utilisation optimisée des matériaux et une production de déchets minimisée, améliorant ainsi la qualité globale des projets.
Enfin, la traçabilité et la transparence constituent un autre bénéfice lié à la digitalisation. Ces outils permettent de créer un réseau de preuves transparent, de la conception jusqu'à la livraison. Cette traçabilité facilite le suivi et la potentielle réutilisation des matériaux, s'inscrivant pleinement dans les principes de l'économie circulaire. Parallèlement, ces solutions simplifient considérablement la conformité aux réglementations environnementales, qui s’avèrent être tout autant des défis pour les acteurs de la construction.
[1] Source : Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de la construction, publié par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction (GlobalABC). En 2022, le secteur représentait 37% des émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie et aux processus opérationnels.
[2] Source : Fédération Française du bâtiment
Tribune d'Álvaro Vega, Regional Manager France, Espagne, Italie et Amérique Latine, PlanRadar (Linkedin).