Depuis le 1er janvier 2023, en Polynésie, toutes les nouvelle constructions situées en bord de mer doivent obligatoirement être surélevées (50 cm pour les zones vertes. 1mètre pour les zones bleues).
Le groupe Boyer leader du BTP en Polynésie s’attache à prendre en compte les enjeux écologiques dans ses projets depuis leur conception jusqu’à leur réalisation.
Laurent Seignobos, président directeur général du groupe Boyer, confirme que la conception des bâtiment doit désormais prendre en compte ce facteur : « Depuis ce début d’année, les permis de construire d’immeubles et villas en bord de mer ou en bord de rivière doivent être revus. La construction sur pilotis entre dans les nouveaux concepts architecturaux. Par ailleurs, certains terrains sont rehaussés avant construction et des protections de berges par blocs naturels ou blocs artificiels apparaissent dans les nouveaux projets ».
Des pieux en acier pour remplacer les semelles en béton
Autre sujet environnemental de première importance : la protection des récifs coralliens et de leurs écosystèmes. Pour répondre à cette préoccupation, Boyer a créé des pieux en acier pour supporter les bungalow des hôtels sur lagon. Cette technique constructive évite d’avoir à opérer des terrassements qui sont destructeurs du corail. En effet, le pieu en acier perfore sur un diamètre très réduit (à la manière d’un emporte-pièce), ce qui minimise l’impact sur le corail, à la différence de l’ancienne technique qui consistait à poser de larges semelles de fondation en béton armé pour lesquelles d’importantes excavations étaient nécessaires.
Générer moins de déchets et rationaliser leur traitement
Dans le domaine de la gestion des déchets, Boyer a été précurseur dans l’utilisation du « big bag » moins générateur de déchets que les sacs de ciment classiques. « Dans la même logique, pour le transport et le stockage du bitume, Boyer utilise des « tanktainers » (conteneurs-citernes) de 30 tonnes mis à disposition par les raffineries pétrolières sous le régime d’une location garantissant l’entretien et la pérennité de ces cuves au fil des importations par les porte-conteneurs en lieu et place des fûts de 200 litres qui, dans le passé, étaient enfouis, après utilisation, au fil des chantier », explique Laurent Seignobos.
Certaines îles sont équipées de centres d’enfouissement techniques (CET) comme Tahiti , Bora Bora, plusieurs îles australes et des iles marquises. Dans les îles non équipées de CET, les bétons sont recyclés après broyage et concassage pour les mettre à la disposition des communes ou de la Région afin de constituer des sous-couches routières.
La biodiversité, un trésor polynésien qu’il faut préserver
Du fait de son isolement géographique, la Polynésie française compte un taux élevé d’endémisme (espèces animales ou végétales que l’on trouve uniquement dans une zone géographique). Afin de de pas nuire à la reproduction des cétacés, Boyer s’interdit de programmer ses travaux de battage - ou d’enfoncement de pieux - entre novembre et juillet, saison des baleines. Lorsque c’est nécessaire, l’entreprise installe des rideaux à bulles autour du chantier, afin de limiter les nuisances sonores aquatiques qui pourraient perturber les espèces présentes.
La protection de la biodiversité, c’est aussi se montrer vigilant par rapport aux espèce invasives. Par exemple, la redoutable fourmi de feu (Solenopsis invicta) ou encore le rat noir conte lesquels il est nécessaire de prendre des mesures préventives.
Protéger les berges pour retarder la montée des eaux
La Polynésie française réfléchit à des protections de berges pour retarder la montée des eaux des îles les plus basses, car tous les habitants souhaitent légitimement rester vivre dans leur île natale. Des abris temporaires pour servir de refuge aux populations apparaissent progressivement, surtout dans les iles basses des Tuamotus. Il s’agit de constructions en béton armé très résistantes, avec habitation possible en r+1 . Ces structures sont calculées pour faire face à l’action de houles et vents cycloniques. Des projets sont en construction au rythme de 4 à 5 par an et d’autres sont à l’étude.
Laurent Seignobos est PDG du Groupe Boyer depuis 1999.