Et il y a encore beaucoup de chemin à faire avec encore près de 5 millions de logements considérés comme passoires thermiques. En tant qu’acteur de la transition énergétique depuis plus de 30 ans qui œuvre aux côtés des pouvoirs publics pour rendre le marché des certificats d’économies d’énergie (CEE) plus efficace et robuste, TEKSIAL salue ces perspectives, mais y apporte aussi quelques bémols et propositions pour que les foyers Français, y compris les plus modestes, ne soient pas les laissés-pour-compte de ce grand chantier.
Afin d’atteindre cet objectif, il est nécessaire de simplifier et de faciliter la maîtrise de l’énergie pour contrôler l’impact sur le budget des ménages, en particulier les précaires énergétiques, ainsi que sur la compétitivité des entreprises, des industries et des collectivités. Si dans ce contexte, 45% des Français considèrent la rénovation énergétique comme nécessaire dans leur logement*, cet intérêt ne se traduit pourtant pas par des actions concrètes. Quels sont donc les freins à la rénovation multi-travaux ?
Des freins budgétaires, la complexité de la démarche, la peur des éco-délinquants
Budget, complexité de la démarche, peur des éco-délinquants ? Ce sont trois freins à la fois. Avec un budget moyen de 3 071 euros, c’est un montant encore insuffisant pour effectuer des travaux efficaces lorsque le coût d’un chantier est compris entre 35.000 et 70.000 euros.
« Prenons pour exemple, un logement de 100m² classé F qui devra réaliser 6 opérations de travaux, ce projet aura un coût de 56.000€. Pour un ménage dit modeste, le reste à charge peut atteindre plus de 40.000€. Or ce reste à charge dépasse les revenus annuels de cette famille de 4 personnes » présente Alice Monnet, Responsable des Affaires Publiques de TEKSIAL. Si 56% des Français disposent de plus de 1.000 euros pour les financer, 37% déclarent disposer de moins de 1.000 euros pour les financer et même 18% ne disposent d’aucune enveloppe budgétaire. Le corolaire de cette situation est la nécessité absolue de réduire, une fois les aides existantes déduites, le reste à charge des ménages, en particulier pour les plus modestes.
Deuxième frein aux travaux de rénovation, la complexité des démarches et des travaux. Côté complexité, rappelons que 71% des Français méconnaissent encore les aides* et 87% pointent du doigt la lourdeur des démarches administratives. Sur la lourdeur des travaux, 63% des Français estiment que ces chantiers prennent trop de temps et même 74% jugent les travaux de rénovation énergétique anxiogènes. **
Alors que 85% des Français sont convaincus de l’intérêt de la rénovation énergétique pour réduire la facture et l’impact environnemental, 23% d’entre eux ont été confrontés à des malfaçons lors de la réalisation de leurs travaux d’efficacité énergétique. Des malfaçons qui conduisent 25% des Français à ne pas avoir confiance envers les artisans pour réaliser des travaux de qualité.
Des solutions pour une rénovation massive à la portée de tous
Pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone d’ici à 2050, la rénovation doit être réalisée massivement et par tous. A ce titre, Teksial souhaite encourager les ménages à réaliser des travaux de rénovation énergétique en impliquant du pragmatisme plus que des grandes idées : à chacun selon sa situation et ses ressources. « Il ne s’agit donc ni de rendre les aides pour les « opérations uniques » trop faibles, ni de rendre inapplicable la rénovation multi travaux, mais de rendre possible une rénovation pour tous. » explique Jean-Baptiste Devalland DG de Teksial.
Objectifs : des résultats et un nombre de postes à la carte
Pour éviter de se retrouver face à un mur, Teksial propose que les ambitions d’une rénovation multi-travaux s’en tiennent aux conditions de résultat :
- Avançons en étape avec un premier objectif en 2028 soit l’éradication totale des passoires thermiques. Puis 2050 pour atteindre un niveau de performance BBC. Soyons pragmatique pour inclure le plus grand nombre de Français dans cette démarche de performance dans les 28 années à venir, sans nécessairement imposer un nombre incalculable de postes de travaux à réaliser.
- Pour les logements ne pouvant atteindre un niveau BBC, nombreux sont les foyers qui ne pourront pas se permettre de réaliser une opération à 70 000€. Pour avoir des foyers moins énergivores demain et réduire les émissions de gaz à effet de serre, il faut donc favoriser les résultats en arrêtant cette course à l’ambition qui est au détriment de la faisabilité sur le terrain.
- D’autre part, en imposant 6 postes de travaux obligatoires, ceux qui ont d’ores et déjà réalisé quelques travaux ponctuels d’économies d’énergie se trouveraient exclus de fait des aides à la rénovation multi-travaux, car certaines opérations obligatoires ont déjà été réalisées. Une isolation qui a été faite il y a 2 ou 3 ans ne va pas être réalisée de nouveau. Teksial préconise ainsi de permettre un nombre de postes de travaux à la carte.
Des aides libérées à chaque étape
Les aides n’intervenant majoritairement qu’à la fin du chantier, contraignant ainsi les particuliers à libérer les fonds nécessaires au préalable, Teksial préconise que la réalisation de bouquets de travaux soit étalée sur une période suffisamment longue, avec, pourquoi pas, des aides libérées à chaque étape. Une solution qui permettrait d’aider les particuliers à payer les artisans et donc à ne pas abandonner à mi-chemin, car tout le monde ne peut pas se passer de sa résidence plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Une charte professionnelle d’engagement pour renforcer la lutte contre la fraude et des garanties pour une meilleure qualité des chantiers
Dans ce contexte, afin de sécuriser et d’accompagner ces objectifs massifs de rénovation, Teksial dévoile une nouvelle charte professionnelle d’engagement inédite, la première dans le secteur des CEE, à destination de ses partenaires professionnels du bâtiment. Un contrat moral et administratif pensé pour sécuriser toutes les étapes du projet des travaux de rénovation énergétique et ainsi lever les freins des Français encore inquiets à l’idée de se lancer dans des travaux.
*source : baromètre Monexpert-Rénovation-Energie / OpinionWay 2020
**Source : IFOP-Quelenergie.fr – 2021