L'objectif de ce "dîner de travail" est d'avoir avec les élus "un échange sur les sujets importants pour nos concitoyens : la sécurité, l'emploi, la vie chère, les infrastructures", a précisé l'Élysée mercredi matin.
Les parlementaires, les présidents des exécutifs, les présidents des associations des maires et les députés européens de la Réunion de Mayotte, de la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon seront reçus par Emmanuel Macron en présence de la Première ministre Élisabeth Borne, des membres du gouvernement, et de tous les préfets d'Outre-mer dans le but de "partager les diagnostics et proposer des solutions".
Les élus des collectivités du Pacifique, qui sont régies par des règles différentes, seront reçus lors d'une réunion de travail séparée, a indiqué l'Élysée.
Selon l'Insee, la grande pauvreté est de 5 à 15 fois plus fréquente dans les départements d'outre-mer (DOM) qu'en France métropolitaine. Elle y est aussi beaucoup plus intense.
"Le président de la République a souhaité réunir les élus pour avoir un échange direct après la période du Covid et après les élections, ensuite pour répondre aussi aux attentes des élus qui s'était exprimées", selon l'Élysée.
Emmanuel Macron recevra ainsi avant le dîner les signataires de "l'appel de Fort de France" (les présidents des régions de Guadeloupe, Réunion, Mayotte, Martinique, Saint-Martin et Guyane), qui avaient demandé à rencontrer le chef de l'État pour discuter d'"un changement profond de politique" d'aide au développement de leurs territoires frappés par la pauvreté.
Cela passe pour eux par la conjugaison de "la pleine égalité des droits" avec la reconnaissance de leurs "spécificités", notamment par une "réelle domiciliation des leviers de décision au plus près de (leurs) territoires".
Le but du chef de l'État est "de travailler avec les élus pour que l'action publique, celle menée par l'État, celle menée par les collectivités soit plus efficace, soit renforcée", a souligné l'Élysée.
Le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique Serge Letchimy a indiqué attendre "un agenda d'évolution des institutions" ainsi qu'un "cadre du développement", en amont de la réunion.
"Différenciation et responsabilisation"
Le président Macron, "dans les semaines qui suivent, demandera au gouvernement une feuille de route qui permette de renforcer son action", a assuré l'Élysée en rappelant que les "maîtres mots" de l'action de l'État sont "la différenciation et la responsabilisation".
La priorité des concitoyens est sur les sujets du quotidien, selon l'Élysée, mais "si ça revient à faire des évolutions organisationnelles, réglementaires, législatives, on y est ouvert, c'est l'objectif de ces échanges. Et ça peut aller plus loin sur du statutaire, le président l'avait dit de manière très claire +pas de tabou+, mais (ce type d'évolution) passe par les consultations des populations".
L'ex-ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, avait abordé la question de l'autonomie lors d'un déplacement en Guadeloupe à l'occasion des émeutes urbaines qui avaient secoué l'île en novembre 2021.
Pour la sénatrice (RDPI) de la Guyane Marie-Laure Phinéra-Horth, ce dîner sera en effet l'occasion "de poursuivre les négociations" sur l'autonomie. "La Martinique et la Guyane vont en parler", explique-elle.
"Je suis pour une autonomie du territoire mais, avant, il faut que nous aussi on règle des choses. Ce sera à nous, élus, de travailler ensemble pour aller vers plus d'autonomie, pour pouvoir prendre des décisions pérennes qui correspondent à nos réalités", indique l'élue qui compte sur la démarche unitaire dans le sillage de l'appel de Fort-de-France pour "poser les bases avec le gouvernement". "Il faut se montrer uni devant le gouvernement et montrer que l'on en veut".