"Vous avez une partie de la majorité qui dit +on tient à cette mesure+. Très bien. Il se trouve que l'ensemble de la majorité tient à cette mesure, c'est celle qui permet à des étrangers qui travaillent dans notre pays, qui sont déjà là depuis un moment, qui ont un salaire et qui peuvent faire vivre leur famille, de demander eux-mêmes à être régularisés lorsqu'ils sont irréguliers", a déclaré le ministre sur Cnews-Europe1.
Il répondait à une tribune publiée lundi soir dans Libération, signée par une trentaine de députés et sénateurs de gauche et du centre.
Y figurent des membres de l'aile gauche de la Macronie, qui cherchent à peser sur le gouvernement pour qu'il ne cède pas sur ce point aux exigences de la droite, farouchement contre. "Pour faire voter ce projet de loi, il faut élargir la majorité", a expliqué sur France Inter l'élu Renaissance Sacha Houlié, appelant à "sortir de l'hypocrisie".
Parmi les députés de droite, certains "peuvent reconnaitre que des employeurs leur demandent des papiers pour leurs travailleurs" et "ça peut justifier des abstentions", a ajouté le président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale.
Mais à ce stade, Les Républicains ont promis qu'ils voteraient contre le texte si la mesure de régularisation était maintenue, voire qu'ils déposeraient une motion de censure en cas de passage par 49.3.
"Je n'ai pas peur de faire tomber ce gouvernement", a affirmé sur Sud Radio le chef des sénateurs LR, Bruno Retailleau, martelant qu'"un travailleur clandestin n'a pas vocation à rester en France" et prédisant qu'en l'état, le projet de loi "sera une nouvelle pompe aspirante" pour l'immigration.
Point de vue réfuté par M. Véran. "Ceux qui vous vendent un appel d'air lié à la loi immigration vous mentent", a estimé le porte-parole du gouvernement.
"On parle de quelques milliers de personnes", a-t-il ajouté, citant en exemple l'Allemagne "et même le Danemark" dont les taux de natalité sont en baisse et qui "aujourd'hui structurent l'arrivée d'étrangers en disant +si vous venez dans notre pays, vous prenez un travail et vous participez à l'activité économique de notre pays+".
Réfutant un lien direct entre les émeutes et l'immigration, il a répondu par le lien avec les "quartiers populaires", citant "la pauvreté, la misère, l'entassement dans des logements vétustes" mais aussi le "décrochage scolaire", les familles monoparentales, "une intégration qui a été ratée depuis des décennies dans notre pays". Parmi les émeutiers, a-t-il insisté, il n'y avait qu'une "minorité" de "primo-arrivants et de gens qui sont étrangers".