"Nous sommes convaincus que c'est par l'action très concrète, à l'échelle locale qu'on fait bouger et qu'on trouve des solutions pour réduire l'élévation de la température", a plaidé vendredi la maire PS de Paris Anne Hidalgo, au cours d'un forum sur le climat à Paris.
Il faut porter de "nouvelles propositions" pour "la préservation de notre planète" et répondre ainsi à "l'espoir de la jeunesse", a poursuivi l'édile en clôture du forum, convaincue que "c'est un nouvel élan qu'il faut donner à l'Accord de Paris".
Ainsi, la Ville de Paris va lancer son GIEC, "une instance scientifique qui va regrouper experts en sciences sociales et chercheurs indépendants, de très haut niveau. Jean Jouzel [climatologue français et proche d'Anne Hidalgo] participera à sa création et à la définition de sa composition", a annoncé à l'AFP l'adjoint EELV chargé du Plan Climat, Dan Lert, évoquant un "GIEC Paris" inspiré, à l'échelle de la capitale, du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat mis en place à l'initiative de l'ONU.
Cette instance, qui pourra être saisie "par les élus, les associations, les citoyens", "permettra d'éclairer les décisions de la Ville de Paris", a précisé M. Lert.
"Quels sont les quartiers de la capitale qui sont les plus impactés par le réchauffement climatique?", "quelles sont les rues à végétaliser en priorité?", "quels sont les quartiers où on doit accélérer la transition parce qu'il n'y a pas assez d'espaces verts, qu'il y a des noeuds routiers?", sont autant de questions auxquelles le GIEC devra répondre.
"A Paris, entre 2004 et 2018, nos émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 25%. Désormais, notre défi, c'est l'accélération des politiques de transition écologique. On doit réussir en dix ans ce qu'on a fait en quinze ans", rappelle Dan Lert.
Autre nouveauté: sur le modèle de La Rochelle, Paris va créer son "opérateur de compensation carbone". Concrètement, "je suis Parisien et demain je dois prendre l'avion. Je pourrai grâce à cet opérateur de la Ville compenser les émissions causées par mon voyage en finançant des projets bas-carbone à Paris ou dans le bassin parisien", suggère un cadre de la mairie.
Des volets aux fenêtres
Ces annonces surviennent à la veille du cinquième anniversaire de l'Accord de Paris, dans lequel les pays s'engageaient à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à maintenir le réchauffement sous la barre des 2°C, si possible 1,5°C.
Or "la France a un retard net sur sa trajectoire: en 2019, la température moyenne du globe est déjà à +1°C et à Paris, elle est à +2,2 par rapport à 1880. Il faut accélérer!", insiste l'élu.
Ainsi, l'Hôtel de Ville a décidé de mettre en place une nouvelle "stratégie d'adaptation" face aux événements climatiques extrêmes, comme les vagues de chaleur, en assurant une "végétalisation" de la ville, "la réouverture d'un tronçon de la Bièvre (un ruisseau enterré il y a plus d'un siècle) au cours du mandat", en multipliant "les parcours ombragés" dans les rues, en mettant "en place une centaine de fontaines à boire dès l'an prochain" ou encore en proposant un plan pour poser des volets aux fenêtres des logements.
En outre, "nous allons lancer un plan solaire avec installation de panneaux sur nos bâtiments publics (écoles, collèges, équipement sportifs et stades)", ajoute Dan Lert.
Annoncée il y a plusieurs mois, l'Académie du climat (lieu de formation, de rencontres entre les associations, d'ateliers...) ouvrira ses portes "en septembre dans la mairie du IVe arrondissement et accueillera des jeunes de 9 à 25 ans", a indiqué l'adjoint à l'Education Patrick Bloche.