Historiquement, le Marché international des professionnels de l'immobilier attire surtout foncières, promoteurs et aménageurs du monde.
Mais cette année, il s'est rebaptisé "Global Urban Festival", c'est-à-dire "salon urbain mondial", pour souligner qu'il n'est plus uniquement un salon d'investisseurs privés.
Le discours d'ouverture était prononcé par l'ancienne Première ministre finlandaise Sanna Marin, qui a parlé urbanisme et adaptation au changement climatique, mais aussi géopolitique.
"C'est vrai qu'on a connu une évolution au Mipim", reconnaît le maire (ex-LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, participant assidu au salon.
"C'est un marché traditionnellement dominé par les professionnels, les investisseurs, mais au fil du temps, on a vu notamment les métropoles prendre place, venir exposer leurs projets de territoire".
Mercredi, il était convié, avec plus de 70 maires, adjoints et présidents de collectivités français, à un déjeuner baptisé "Forum des élus", à huis clos avec des dirigeants de grandes associations professionnelles, institutions et entreprises (Nexity, Bouygues Immobilier, Vestack, Sogaris...).
Ce forum se tient pour la deuxième année consécutive.
"On attend une meilleure collaboration, un sens un peu plus commun et partagé des enjeux de l'immobilier et de la ville", explique le directeur du Mipim, Nicolas Kozubek.
"Un acteur privé, que ce soit un investisseur, un promoteur, a besoin de mieux connaître et de mieux comprendre le regard que portent les élus sur leur territoire, et de pouvoir du coup mieux répondre à ces enjeux (...), et ça marche aussi dans l'autre sens", ajoute-t-il.
"Echanges"
"Pour nous, c'est une vitrine utile, pour faire connaître aux professionnels, aux opérateurs, notre vision de la ville de demain et nos projets", ajoute Jean-Luc Moudenc.
Même projet pour sa consoeur Martine Vassal, présidente (LR) de la métropole Aix-Marseille.
"C'est un très bon salon qui permet aux secteurs publics et privés de se rencontrer et d'avancer", abonde-t-elle, disant y rencontrer "des acteurs de la logistique, de la construction, de la R&D (recherche et développement, NDLR)... c'est très diversifié."
"Je me réjouis que depuis deux ans, il y ait ce forum des élus parce que ça permet d'échanger entre collègues. En général on ne se voyait pas, on venait tous au Mipim porter des projets mais on n'était pas forcément dans l'échange", constate le maire (PS) de Montpellier Michaël Delafosse.
"Ça me permet de sentir que l'élu a une place au Mipim. Sentir qu'on est plusieurs élus à avoir des problématiques immobilières", explique à l'AFP Quentin Brière, maire (DVD) de Saint-Dizier.
"Je n'ai pas du tout les mêmes problématiques que la plupart des élus qui sont là !", plaisante l'édile de cette ville de 23.000 habitants, alors que la plupart des élus présents représentent des grandes villes.
Lui, qui cherche surtout à attirer de l'activité dans sa commune enclavée en Haute-Marne, raconte avoir échangé avec des maires d'autres villes moyennes ou petites. "Ça m'intéresse énormément de savoir comment ils font pour attirer une entreprise, pour parler avec des promoteurs".
Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, raconte lui avoir parlé intelligence artificielle et réversibilité des bâtiments, c'est-à-dire le fait de concevoir un bâtiment en prévoyant la possibilité d'en changer l'usage: de bureaux en logements, d'hôtel en résidence...
"Si on ne l'intègre pas dans notre façon de fabriquer la ville et notamment de penser l'immobilier de bureau, et en s'imposant la réversibilité totale, on risque de se retrouver avec des milliers de mètres carrés qui, peut-être dans dix ans, ne seront pris par personne", développe l'élu vert. "C'est une réflexion qu'on avait qui vient se nourrir de cet échange".