L’industrie cimentière est engagée depuis des décennies dans une démarche d’écologie industrielle. Gestion raisonnée de la ressource, économie circulaire, nouvelles technologies, recherche et développement… ont permis au secteur de réduire de 40 % ses émissions de CO2 en 30 ans.
Elle entend poursuivre aujourd’hui ses efforts pour limiter encore plus l’empreinte carbone liée à son activité. L’industrie cimentière a ainsi construit une trajectoire bas-carbone ambitieuse et défini plusieurs leviers afin d’atteindre une réduction de 80 % des émissions de CO2 à l’horizon 2050. Certains sont déjà en place ou quasiment validés, d’autres à l’avenir prometteur le seront dans les prochaines années.
Côté innovation : le CementLab – Une fabrique à idée
Initié par l’industrie cimentière et lancé en janvier 2018, le CementLab est un outil dédié à l’innovation collaborative qui se présente comme un véritable laboratoire d’idées consacré au ciment et à son usage. L’objectif est d’encourager et de rassembler les initiatives qui permettront de répondre aux enjeux de la transition numérique, énergétique et du développement durable.
Côté recherche : les nouveaux ciments et les ciments alternatifs
L’empreinte environnementale des ciments est directement proportionnelle à leur teneur en «clinker», le principe actif nécessaire à la résistance mécanique du matériau et donc à la solidité et à la durabilité des constructions, mais aussi principale source d’émission de CO2. Si la quantité de « clinker » a déjà été réduite grâce à la substitution par les sous-produits, des ciments avec de nouvelles compositions à basse empreinte carbone, avec de nouveaux ajouts, sont en cours de normalisation et seront bientôt sur le marché : d’ici 18 mois, les CEM II/C-M (M pour mélange) et les CEM VI et d’ici 24 à 36 mois, les LC3 (Limestone calcined clay cement).
Ces ciments permettront de réduire les émissions de C02 de 50% comparé à un CEM I (le ciment pur, sans ajout) et de 35% comparé à la moyenne actuelle de tous les ciments.
Au-delà, des recherches sont actuellement menées pour développer de nouveaux clinkers, se caractérisant par une température de formation plus basse, et permettant une baisse de l’empreinte environnementale de l’ordre de 30%.
Demain : une cimenterie de rupture pour le futur !
Produire du ciment sans émission de CO2 est un enjeu pour la planète et un défi technique que l’industrie cimentière entend résoudre en fondant les bases de la cimenterie du futur.
A l’horizon 2050, la cimenterie du futur sera une industrie qui non seulement captera les émissions de C02, mais produira ses matériaux à partir de déchets.
La « recyclerie industrielle »
Il est tout à fait réaliste d’imaginer fabriquer demain du ciment uniquement à partir de matières existantes valorisables. La cimenterie du futur permettra de recycler des déchets, comme ceux issus des bétons de déconstruction, qui parfaitement triés, viendront en complément de la matière première principale qu'est le calcaire.
Les technologies de rupture : piéger, stocker et réutiliser le C02
Le béton, puits de carbone naturel : le CO2 présent dans l’atmosphère pénètre naturellement le béton à sa surface ; il s’agit de la carbonatation du béton. Les cimentiers sont mobilisés pour industrialiser ce phénomène : c’est le projet Fastcarb !
Des projets pour capter le C02 dans le process
Capter le CO2 pour le réutiliser est un besoin actuel et primordial et c’est l’un des défis de la cimenterie du futur. En Europe, plusieurs technologies sont en cours d’expérimentation, dont parmi les plus prometteuses :
- Oxyfuel : concentrer le CO2 en utilisant une combustion à l’oxygène
- Leilac : séparer le CO2 dans l'étape de précalcination
- Calcium Looping Cleanker : utiliser la chaux pour piéger et transporter le CO2
Pour conclure …
La cimenterie du futur verra le jour dans les prochaines années. Elle sera une cimenterie de rupture qui recyclera les déchets, capturera le CO2 et produira des ciments à l’empreinte carbone nulle.
Toute l’industrie cimentière est mobilisée autour de cet objectif ambitieux mais réaliste.