Les mesures anticorruption de la CCI d'Ile-de-France insuffisantes selon l'agence de contrôle

L'AFA, qui a contrôlé la CCIR pendant huit mois à la suite de sa réorganisation interne, regrette, dans un rapport dévoilé jeudi par La Lettre A qu'a pu consulter l'AFP, l'absence de "dispositif global de contrôle interne (...) qui inclurait les atteintes à la probité" ainsi que la non-formation des membres sur le sujet.

Au sein de l'établissement public, qui représente plus de 900.000 entreprises et possède plusieurs écoles dont HEC, une centaine de déclarations d'intérêt étaient manquantes pour la période courant de 2016 à 2021, et des dépenses - comme des nuitées avec service en chambre dans un hôtel 5 étoiles de Versailles -, ont été couvertes alors qu'elles n'auraient pas dû l'être, selon l'agence anticorruption.

L'AFA déplore par ailleurs des conditions d'attribution de subventions pas toujours respectées et une charte éthique des achats "insuffisamment connue".

Jointe par l'AFP, la CCIR relève qu'"aucun fait grave ou susceptible d'être signalé [à la justice] n'a été relevé" et que l'organisme a adopté en avril 2022 un code de conduite anticorruption.

Concernant les ventes de plusieurs biens immobiliers pour un total de 340 millions d'euros, l'AFA déplore l'absence de processus de suivi clair, pourtant obligatoire depuis la loi Sapin II de 2016.

La CCIR assure de son côté qu'il s'agissait d'opérations réalisées dans le cadre d'une "stratégie de rationalisation sous la contrainte financière avec consultations internes, avis de notaires et validation des commissions des finances et de l'immobilier".

La Chambre de commerce et d'industrie régionale indique également avoir formé 1.600 de ses 2.200 salariés sur ces questions de probité depuis la réalisation du rapport, une "dynamique positive" saluée par l'AFA.