Ces derniers débattent des différentes options du ravalement de ce vaste bâtiment néo-gothique, dominé par Big Ben et déployé le long de la Tamise, au coeur de Londres, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Façades décrépites, pannes électriques, impossibilité de chauffer ou climatiser correctement, infiltrations d'eau ou toilettes inutilisables : cela fait des années qu'il est question de ce lifting sans que le gouvernement et les parlementaires n'arrivent à prendre de décision au vu de l'ampleur des travaux en perspective et de leur coût, à l'heure où l'austérité budgétaire est toujours de mise.
Le complexe de plus de 1.000 pièces n'a pas connu de rénovation de ses installations électriques comme de ses systèmes d'évacuation d'eau depuis sa reconstruction au milieu des années 1800 par l'architecte Charles Barry, après l'incendie de 1834 qui en avait ravagé une grande partie.
Un rapport d'une commission parlementaire alarmiste en septembre 2016 évoquait la crainte d'un "grave incendie".
Rien qu'au cours des onze premiers mois de 2017, onze départs de feu ont été enregistrés dans le palais, dont le système de chauffage à vapeur remonte à l'après-guerre, des tuyaux brûlants côtoyant des câbles électriques à peine isolés. Et un député s'est plaint d'une fuite.. d'urine dans son bureau.
"Nous ne pouvons pas retarder la tenue de ces travaux plus longtemps", a mis en garde la commission parlementaire.
Déménagement provisoire pour travaux
Les députés britanniques ont voté en faveur d'un déménagement des deux chambres du Parlement, afin de mener à bien un projet de rénovation de l'emblématique Palais de Westminster, chiffré à plusieurs milliards d'euros.
Ils ont adopté la proposition d'un "déménagement complet en temps opportun" et la mise en place d'une commission pour fournir une évaluation actualisée des coûts des travaux nécessaires pour restaurer le bâtiment inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Une étude de 2015 évaluait leur coût à 3,9 milliards de livres (4,6 milliards d'euros) si les parlementaires quittent le bâtiment et 6 milliards de livres s'ils restent. Des chiffres considérés toutefois comme sous-évalués.
"Ce débat aurait sans doute dû avoir lieu il y a 40 ans", a déclaré la leader de la Chambre des Communes, Andrea Leadsom, à l'ouverture des discussions mercredi.
"Le Palais de Westminster est le siège de notre démocratie, un bâtiment emblématique de renommée mondiale et il a grand besoin d'être réparé", a-t-elle ajouté.
Elle a rappelé "l'énorme quantité" d'amiante contenue dans les murs, et le fait que de nombreux câbles et tuyaux avaient dépassé leur durée de vie "depuis des décennies".
Elle a précisé que ces dix dernières années, "soixante incidents" auraient pu causer un départ de feu, jugeant "critique" le risque d'incendie.
Certains élus se prononcés contre ce chantier, à l'image du conservateur Edward Leigh. Mettant en garde sur les conséquences de travaux, il a estimé que la rénovation pourrait forcer les parlementaires à quitter le bâtiment pendant 12 ans, et impliquerait une dépense d'argent public conséquente pendant une période "d'austérité sans précédent".
Le complexe de plus de 1.000 pièces n'a pas connu de rénovation de ses installations électriques comme de ses systèmes d'évacuation d'eau depuis sa reconstruction au milieu des années 1800 par l'architecte Charles Barry, après l'incendie de 1834 qui en avait ravagé une grande partie.
Si la question d'une rénovation se pose depuis des années, la décision avait jusqu'ici toujours été repoussée, étant donné l'ampleur de la tache et la facture du projet. La tour de Big Ben, elle, fait déjà l'objet d'un chantier qui doit durer quatre ans, ne laissant la célèbre cloche sonner qu'en de rares occasions.
Ces travaux doivent encore être approuvés par les Lords lors d'un débat qui se tiendra le 6 février. Les questions de la date et de la destination du déménagement provisoire n'ont pas encore été évoquées.