Vers 18H05, les secours ont été alertés par le risque d'effondrement d'un immeuble, avant qu'il ne s'écroule vers 19H20, ont indiqué les pompiers, confirmant une information du journal "L'Union".
"Nous avons procédé au sauvetage d'une dame à l'aide d'une échelle dans l'immeuble", ont-ils ajouté.
"Les immeubles adjacents ont été évacués et une cinquantaine de personnes se trouvent dans un restaurant de Charleville en sécurité", ont dit les pompiers, précisant que l'accident avait eu lieu rue Bourbon, non loin de la célèbre place ducale de cette ville d'environ 50.000 habitants.
Selon le procureur de la République de Charleville-Mézières Laurent de Caigny, interrogé par l'AFP, "il y a un certain nombre d'immeubles anciens voire vétustes dans la rue, dont certains d'ailleurs sont vides d'occupants et condamnés".
"Il n'y aurait pas de victime, pour autant j'ai demandé que soit ouverte une enquête pour déterminer les conditions d'effondrement de cet immeuble et notamment savoir s'il y a eu mise en danger de la vie (des habitants)", a-t-il ajouté.
L'immeuble était composé au rez-de-chaussée "d'une ancienne chocolaterie (ex-enseigne Leonidas) désaffectée, d'un appartement sur deux étages dans lequel il n'y avait pas d'occupant présent au moment de l'effondrement, et d'un dernier appartement dans le grenier, type studette, dans lequel il y avait une occupante. C'est elle qui a donné l'alerte et qui a été quitté l'immeuble avant qu'il ne s'effondre", a détaillé le magistrat.
L'immeuble, modeste, jouxtait un chantier de rénovation. "C'est une hypothèse de travail que ce chantier-là ait déstabilisé l'immeuble", a indiqué le magistrat.
Dans la soirée, 19 personnes, habitant dans les immeubles avoisinants, devaient être relogées. "Les gens ne reprendront possession de leur immeuble qu'après autorisation, pour s'assurer que ça ne va pas s'effondrer", a dit M. de Caigny.
Le commissariat de Charleville-Mézières est chargé de l'enquête.
Cet effondrement a eu lieu alors que deux immeubles se sont écroulés lundi dans le centre de Marseille, provoquant la mort d'au moins six personnes.
Hasard du calendrier, Charleville-Mézières a accueilli mercredi un conseil des ministres décentralisé.
La question du logement insalubre "ne concerne pas que Marseille"
"C'est un immense fléau auquel nous sommes aujourd'hui confrontés", a déclaré sur RTL M. Denormandie, interrogé sur l'état de l'habitat dégradé ou dangereux après l'effondrement de plusieurs immeubles vétustes lundi dans le centre-ville de Marseille.
"C'est un problème qui ne concerne pas que Marseille, c'est un problème qui concerne d'autres villes", a poursuivi le ministre, précisant avoir notamment identifié, avec les élus locaux et les services de l'État, "14 sites prioritaires" en France pour des problèmes de propriétés dégradées.
Ce sont "parfois des villes dans lesquelles on ne s'attend pas" à de tels problèmes, a ajouté M. Denormandie, sans donner la liste ou le nom des sites concernés.
Selon le ministère, ces 14 sites ont été identifiés dans le cadre du plan "initiative copropriétés", qui a pour but de "transformer, rénover et prévenir la fragilisation de certains" logements. "Ce ne sont pas des immeubles qui présentent des problèmes de sécurité pour les habitants", a-t-on précisé.
Les propos de M. Denormandie sont survenus quelques minutes avant l'effondrement d'un autre immeuble dans le centre de Charleville-Mézières (Ardennes), qui n'a pas fait de victime.
Le procureur de la République de Charleville-Mézières a précisé avoir demandé l'ouverture d'une enquête "pour déterminer les conditions d'effondrement" de ce bâtiment, en soulignant qu'"un certain nombre d'immeubles anciens voire vétustes" étaient recensés dans la rue concernée par l'incident.
Selon le ministère, 450.000 logements au total sont considérés comme indignes en France. A Marseille, 40.000 logements, soit 13% du parc de résidences principales, présentent en outre "un risque pour la santé ou la sécurité" de leurs habitants, d'après un rapport remis au gouvernement en 2015.
"Beaucoup de nos concitoyens sont confrontés" à ce problème, a insisté M. Denormandie, assurant n'avoir "pas attendu" le drame de Marseille pour "lutter contre ce fléau".
Il faut "une politique très volontariste, très déterminée", a assuré le ministre, qui avait annoncé voilà un mois, lors d'un déplacement dans la cité phocéenne, un plan de lutte de 2,5 milliards d'euros sur dix ans afin de lutter contre les copropriétés dégradées.
"Ce n'est pas qu'une question d'argent", a-t-il ajouté, jugeant nécessaire d'"accélérer les procédures".
Le ministre a par ailleurs indiqué que l'audit sur l'état de l'habitat indigne réclamé au préfet de Marseille après le drame de lundi serait remis "dans les prochaines semaines". Le cas échéant, "l'évacuation des habitants" relèvera "des collectivités", a-t-il précisé.