Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur, ressort quasi stable (-0,4%) entre juillet et septembre, à 9,21 milliards d'euros.
Le directeur général de la banque, Philippe Brassac, a salué lors d'une conférence téléphonique des "performances très solides, très régulières".
La banque de détail en France a été prise en tenaille au troisième trimestre par d'un côté la hausse des défaillances d'entreprises, synonyme de crédits non remboursés, et de l'autre par un effet de base de comparaison défavorable sur un an.
La contribution des caisses régionales au bénéfice net du groupe est en chute de 36,9% sur un an, à 371 millions d'euros.
Elle "s'explique pour l'essentiel par le phénomène de montée du coût du risque", c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, a souligné le directeur général délégué du Crédit Agricole SA (Casa), Jérôme Grivet.
Le risque est concentré sur quelques dossiers, des professionnels et des PME des secteurs du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration, des transports ou encore de la construction immobilière, précise la banque.
Une reprise de provisions concernant les plans d'épargne logement (PEL), qui avait gonflé le bénéfice du troisième trimestre 2023, accentue l'effet de baisse cette année.
Les caisses régionales du Crédit Agricole cumulent 91 milliards d'euros de PEL, une part de marché significative pour ce produit.
M. Grivet a par ailleurs mis en avant la dynamique de conquête de nouveaux clients - le stock a augmenté d'environ 100.000 au troisième trimestre - et le redémarrage du crédit immobilier après plusieurs trimestres de disette.
Deuxième marche du podium
Le troisième trimestre a été plus clément pour l'entité cotée du groupe, Crédit Agricole SA (Casa), dont le bénéfice net atteint 1,67 milliard d'euros, un montant en baisse de 4,7% sur un an.
Les métiers d'épargne, d'assurance et de grandes clientèles, dont la banque de financement et d'investissement (BFI), restent les principaux moteurs du groupe.
Leurs résultats nets s'affichent en hausse contrairement à LCL, filiale de banque de détail en France de Casa, ou aux services financiers spécialisés, en méforme entre juillet et septembre.
Les résultats du trimestre sont également lestés par des charges pour Casa en hausse de 9,2% sur un an.
Casa "a publié des résultats solides au troisième trimestre", ont commenté les analystes de RBC dans une note.
Les investisseurs accueillaient néanmoins fraîchement ces chiffres mercredi matin à la Bourse de Paris. L'action Casa perdait 4,75% vers 9H15, à 13,61 euros.
Dans son ensemble, le groupe mutualiste se place en matière de bénéfice net sur la deuxième marche du podium des banques françaises au troisième trimestre, derrière BNP Paribas (2,8 milliards d'euros) et devant Société Générale (1,37 milliard d'euros).
M. Brassac a par ailleurs été interrogé sur sa succession à la tête du Crédit Agricole, qui doit intervenir selon les statuts du groupe au plus tard lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires, prévue le 14 mai 2025.
"Il n'y a aucun doute que d'ici quelques mois à peine nous connaîtrons le nom de mon successeur", a-t-il répondu, précisant qu'il sera en mesure de "l'accompagner dans sa prise de fonction avec beaucoup de sérénité".
Le groupe bancaire a aussi annoncé mercredi la finalisation de l'acquisition de Nexity Property Management, filiale de Nexity spécialisée dans la gestion d'actifs tertiaires, résidentiels et commerciaux, annoncée le 25 juillet.