Selon le ministère du Travail, l'activité partielle concernera au final "beaucoup plus que deux millions de personnes" et il faut comparer ce chiffre de 15% au "1,2% des heures en chômage partiel en 2009 et 4,3% en Allemagne à la même époque".
Pour l'heure, 21.000 entreprises ont demandé à bénéficier de ce dispositif de chômage partiel depuis le début de la crise épidémique, ce qui concerne 400.000 salariés, a précisé la ministre du Travail Muriel Pénicaud sur BFM-TV.
"Ca augmente très vite. On a mis en place un système très protecteur et notre but c'est qu'on évite au maximum les licenciements", a-t-elle expliqué.
Selon le projet de budget rectificatif, "la prise en charge de l'Etat s'élève aux deux tiers du coût total de l'activité partielle, l'Unédic prenant en charge un tiers de celui-ci selon des modalités déterminées par convention".
Ceci correspond à une prise en charge moyenne de 13,9 euros par heure chômée, dont 9,3 euros payés par l'Etat et 4,6 euros par l'Unédic.
Mme Pénicaud a par ailleurs annoncé que, conformément à ce que demandaient les syndicats, les chômeurs en fin de droits allaient pouvoir être indemnisés au moins un mois supplémentaire, pour pallier le fait qu'ils risquent de ne pas pouvoir retrouver un emploi dans les circonstances actuelles.
Ainsi, "quelqu'un qui aura été au chômage en mars et qui arrive en fin de droits aura les mêmes montants d'idemnisation en avril", ce qui devrait permettre d'éviter "des drames dans 15 jours", a souligné la ministre.
Par ailleurs le gouvernement est en train de rédiger "plusieurs" ordonnances sociales qui seront discutées avec les partenaires sociaux et présentées à partir de la semaine prochaine, selon le ministère.
Interrogé sur la possibilité que l'une d'elles permette à un employeur d'imposer la prise de congés à ses salariés, le ministère a répondu que l'idée est "d'avoir une union nationale et un effort national face à une crise plus grave que celle de 2009, qui demande du civisme à chacun".
"L'Etat met en place un plan exceptionnel pour sauver l'emploi et éviter les licenciements. On demandera un effort raisonnable à chacun dans ce moment qui restera dans les livres d'histoire", a-t-on ajouté dans l'entourage de Mme Pénicaud.
La ministre elle-même, interrogée sur ce point sur BFM-TV, n'a pas dit explicitement si ce point figurerait dans les ordonnances. Elle a fait observer qu'actuellement, la législation permet déjà à un employeur d'imposer à ses salariés les dates des congés, s'il l'en informe suffisamment longtemps à l'avance.
Dans la situation actuelle, que l'employeur "puisse dire +prenez votre congé pendant une semaine+ (...), ça n'a rien de choquant", a estimé la ministre, évoquant même un "acte citoyen" de la part des employés qui y consentiraient.
Pendant ses congés, le salarié garde "sa rémunération complète, c'est mieux que le chômage partiel", a-t-elle souligné.
"On parle d'une semaine, pas de tous les congés payés", a toutefois nuancé Mme Pénicaud.