"Cela fait vingt ans que nous sommes en retard, aujourd'hui nous devons absolument finaliser ce projet", a déclaré l'ancienne Première ministre slovaque lors de l'assemblée générale de la Transalpine, association qui rassemble les collectivités et entreprises soutenant le Lyon-Turin.
La responsable a salué les avancées, côté italien, de l'aménagement des voies d'accès au tunnel de 57,5 km en cours de creusement sous les Alpes entre la vallée de la Maurienne (Savoie) et le Piémont, côté italien. Une vingtaine de TGV et quelque 160 trains de marchandises doivent l'emprunter à l'horizon 2030.
"Je ne suis pas aussi satisfaite côté français", a ajouté Mme Radicova, déplorant que le gouvernement n'ait toujours pas choisi le tracé des voies d'accès. Une décision était prévue au premier trimestre 2022, mais elle n'est pas venue depuis, alors que la présidence française de l'Union européenne se termine jeudi soir.
"Je comprends les circonstances politiques, le président Macron n'a pas de majorité au Parlement et ce n'est pas facile de négocier dans ces conditions. Mais depuis six ans que je suis à ce poste, il y a toujours eu un +mais+", a relevé la coordinatrice. "Il est temps de prendre des décisions claires, c'est crucial. Nous ne voulons pas construire un tunnel vide", a-t-elle insisté.
Faute de voies d'accès adaptées au trafic prévu, ce dernier serait ineffectif.
L'Europe a accepté de financer la moitié des voies d'accès, dont le coût s'élève à 1,9 milliard d'euros côté italien (pour 55 km) et oscille entre 5 et 7 milliards côté français (pour 140 km), à la condition que les deux États formalisent leurs engagements dans un "acte d'exécution". Le chantier du tunnel lui-même avoisine les neuf milliards d'euros.
Faute de décision française en 2022, "nous courons le risque de rater les financements européens jusqu'en 2027", a prévenu Paolo Foietta, représentant de l'Italie au sein de la Commission intergouvernementale qui suit le projet.
"Nous sommes dans le même bateau et nous n'aimerions pas perdre un milliard", a-t-il poursuivi devant l'assemblée générale de la Transalpine.
L'association, que préside Jacques Gounon, était réunie mardi à Lyon à l'occasion des "Journées de l'Europe connectée", des rencontres sur le thème de la mobilité durable organisés jusqu'à jeudi par la Commission européenne.