Cette prévision "conforte" celle de 5% faite par la banque centrale en décembre, alors que "la récession est derrière nous", selon le gouverneur.
Cette croissance sera "l'une des plus fortes d'Europe, nettement supérieure à la moyenne européenne", a-t-il assuré. Le gouvernement table pour sa part sur une croissance de 6% cette année.
"Devant nous, nous avons une deuxième étape qui va durer un an à peu près" et "qui est au fond un faux plat, c'est-à-dire qu'il y aura moins d'accidents et qu'on va continuer à remonter en pente douce", ce qui permettra de ramener le niveau d'activité à son niveau d'avant-crise d'ici le printemps ou l'été 2022, alors qu'il est actuellement 5% en dessous, a détaillé M. Villeroy de Galhau.
La Banque de France a publié lundi une note de conjoncture qui prévoit une croissance légèrement positive pour le premier trimestre, avant la publication de prévisions plus complètes pour l'ensemble de l'année lundi prochain.
La reprise de l'économie française "va dépendre de la confiance des consommateurs" une fois les restrictions sanitaires levées, a souligné le gouverneur, ajoutant que "l'amortissement public (les mesures de soutien à l'économie) doit être relayé par la confiance privée".
Il s'est voulu optimiste, notamment parce que l'emploi et l'investissement public ont résisté "plutôt mieux qu'on ne pouvait le craindre" à la crise du Covid-19, qui a provoqué en 2020 une récession historique de 8,2% de l'économie française.
L'OCDE relève fortement sa prévision de croissance mondiale à 5,6% en 2021
L'OCDE a fortement revu à la hausse sa prévision de croissance mondiale en 2021, à 5,6% contre 4,2%, tablant sur les effets conjugués du méga-plan de relance américain et de la vaccination, dans ses perspectives économiques intérimaires publiées mardi.
"Les perspectives économiques mondiales se sont nettement améliorées ces derniers mois en raison du déploiement progressif de vaccins efficaces, de l'annonce de nouvelles mesures de soutien dans certains pays et de signes montrant que les économies s'accommodent mieux que prévu des mesures de restriction", explique l'Organisation de coopération et de développement économiques.
A lui seul, le plan de 1.900 milliards de dollars voulu par le président américain Joe Biden pour relancer la première économie mondiale contribue à hauteur de 1 point de pourcentage à cette révision de 1,4 point de la croissance mondiale, a expliqué à l'AFP Laurence Boone, la cheffe économiste de cette organisation qui réunit 37 pays développés.
Grâce à cette injection massive de liquidités, les Etats-Unis, qui dénombrent un cinquième des décès dus à la pandémie de Covid-19, devraient voir leur rythme de croissance du PIB doubler par rapport à ce qui était attendu en décembre, à 6,5%. Sans entraîner de risque inflationniste majeur, estime Mme Boone.
Le gain de croissance est plus modeste pour la zone euro, où le programme de vaccination patine: le PIB continental devrait croitre de 3,9% cette année, quand le Royaume-Uni, où les écoles ont rouvert lundi, devrait afficher une croissance de 5,1%
Pour la France, l'OCDE table sur un rebond de 5,9%, quasiment inchangé par rapport à ses dernières prévisions, de 5,7% pour l'Espagne, de 4,1% pour Italie et de 3% pour l'Allemagne.
Moteur de la croissance mondiale, la Chine, où les exportations ont bondi de 60% en un an en janvier-février, devrait afficher une croissance de 7,8%. Mais c'est en Inde que le rebond est le plus spectaculaire: après avoir plongé de 7,4% en 2020, le PIB devrait progresser de 12,6% cette année.
Des risquent pèsent cependant sur la croissance: un rythme trop lent de vaccination ou "l'émergence de nouveaux variants résistants aux vaccins existants".
"Plus vite les pays vaccinent, plus vite ils pourront rouvrir leur économie (...) Notre principal message est donc d'accélérer le rythme de la vaccination pour rouvrir l'économie", a déclaré Mme Boone.
Plus de 304,8 millions de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées dans le monde, un chiffre qui cache de profondes disparités: Israël a vacciné près de 60% de sa population, les Etats-Unis près de 20%, la France autour de 5% et le Brésil 3%, selon les calculs de l'OCDE.