Au cours des six premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires d'Imerys a reculé de 7,4%, à 1,98 milliard d'euros, a indiqué l'entreprise jeudi soir dans un communiqué.
Après des provisions exceptionnelles de 38 millions d'euros, le résultat net part du groupe a chuté de 24,5%, à 145 millions d'euros, contre 192 millions au premier semestre de l'an passé.
Ces provisions ont été inscrites pour couvrir des pertes sur la cession des activités liées au papier, qui devrait être bouclée "d'ici la fin de l'année", et pour couvrir "la restructuration d'activités en Chine", a précisé à l'AFP le directeur financier du groupe, Sébastien Rougé.
"L'activité est en baisse au premier semestre, mais elle se compare à un niveau record l'an dernier", a-t-il ajouté.
"Il n'y a pas de vrai redémarrage industriel en Chine, et l'activité est plus faible que l'an passé aux Etats-Unis", a-t-il déclaré lors d'un entretien téléphonique.
"C'est surtout perceptible dans la construction, l'acier et la chimie, l'automobile étant une exception qui se maintient", a-t-il détaillé.
Le groupe a néanmoins limité le recul de sa marge brute d'exploitation courante, qui reste à 16,7% au premier semestre contre 17,5% l'an passé à la même époque, puis 16,1% au deuxième semestre 2022.
"Combinés", les projets lithium d'Imerys en France et au Royaume-Uni positionnent le groupe "comme leader en Europe pour le raffinage et l'extraction, avec une part de marché qui pourrait aller jusqu'à 20%", a souligné M. Rougé.
Imerys espère pouvoir prendre une décision d'investissement sur la construction d'une usine pilote de raffinage, près de son gisement de Beauvoir dans l'Allier, "au deuxième semestre 2024".
Cet investissement de 100 millions d'euros devrait voir le jour "fin 2025" et le lieu d'implantation est "encore en discussion" entre "deux ou trois sites", a-t-il dit.
"Nous avons déposé une demande auprès de la Commission nationale du débat public (CNDP) pour lancer une consultation publique d'ici la mi-2024", a signalé le responsable.
En attendant, le groupe a produit sur place et de façon expérimentale ses premiers volumes d'hydroxyde de lithium "il y a quelques semaines". Idem sur le site des Cornouailles, en Grande-Bretagne, pour les premiers volumes de carbonate de lithium. Ces deux produits sont utilisés comme conducteur de l'électricité dans les batteries automobiles.
Imerys a aussi démarré ce semestre une troisième ligne de production de noir de carbone - autre composant de batteries automobiles - dans son usine belge de Willebroek. "La ligne 4 est en cours de construction", selon M. Rougé.