"Mon message est très simple: il faut que nous nous retroussions les manches tous ensemble", a affirmé sur LCI le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, au lendemain de la présentation du plan de déconfinement par le Premier ministre Édouard Philippe.
A l'image du chef du gouvernement, le ministre a appelé à "poursuivre le télétravail" dans "les entreprises où il y a beaucoup de salariés et où il est encore possible", qualifiant cette mesure "d'appropriée pour que les choses se fassent progressivement avec le maximum de sécurité sanitaire".
Il a aussi appelé les commerces qui rouvriront leurs portes le 11 mai à "prendre des mesures de précaution. Il faudra des guides de bonnes pratiques dans tous les commerces", a-t-il estimé.
M. Le Maire a notamment jugé "normal" que "l'entrepreneur fournisse les masques quand il est nécessaire" à ses salariés.
"Il faut reprendre le travail et il faut qu'un maximum de Français reprennent le travail", a-t-il ajouté, multipliant les appels à la solidarité et ayant parfois recours au terme de "nation" pour inciter ses concitoyens à se mobiliser.
"Le retour à l'activité est indispensable pour la nation française. Nous devons retourner au travail, nous devons reprendre notre activité et nous devons le faire tous ensemble", a-t-il insisté.
Dans son discours de la veille devant les députés, M. Philippe avait mis en garde contre "le risque de l'écroulement" de l'économie française si le déconfinement n'était pas mis en oeuvre "progressivement, prudemment".
Pour cette année, le gouvernement table sur une forte récession avec une chute du PIB de 8%, la dégringolade la plus brutale depuis 1945.
"Il faut que ce retour à l'activité se fasse dans les meilleures conditions possibles le 11 mai", a ajouté le ministre, assurant qu'il souhaitait transmettre "un message d'optimisme et de volontarisme" aux entrepreneurs et aux salariés: "Nous allons préparer ça bien et nous allons réussir cela ensemble".
M. Le Maire a également tenu à souligner que le gouvernement travaillait de manière "totalement solidaire" pour faire face à la crise et il a démenti à son tour l'existence de tensions au sein de l'exécutif, comme l'avait déjà fait la veille le président Emmanuel Macron.
"Personne ne comprendrait, pas un Français, que nous ne soyons pas tous mobilisés au gouvernement, dans la majorité pour aider les Français et soutenir la France", a souligné le ministre, dont le nom circule dans la presse comme successeur éventuel de M. Philippe à Matignon.
Plan de relance à la rentrée
Concernant les mesures pour relancer l'économie française, il a estimé que le gouvernement ne présenterait "certainement pas" avant la rentrée, en septembre ou en octobre, son plan de relance de l'économie française, assurant qu'il fallait avancer étape par étape.
Mais aux restaurateurs très en difficulté avec leur activité à l'arrêt encore de longues semaines et qui réclament une baisse de la TVA dans leur secteur, il a répondu qu'il n'était "pas sûr que ce soit l'outil le plus approprié".
Plus généralement, il a insisté sur le besoin d'un plan de relance européen: "rien ne serait pire que d'avoir la France qui prend certaines dispositions pour son plan de relance et l'Allemagne qui ne prendrait pas des dispositions similaires".
Selon lui, "il faut que la relance soit elle aussi massive et que notamment l'Union européenne réponde présent et vienne soutenir les plans de relance nationaux".
Dans cette période de crise, avec des entreprises qui risquent la faillite ou qui subissent de fortes pertes en Bourse, M. Le Maire a annoncé le renforcement des mesures pour renforcer le contrôle sur les investissements étrangers.
Le seuil de déclenchement du contrôle des investisseurs non européens prenant des parts dans une grande entreprise française sera "abaissé de 25% à 10%" jusqu'à la fin de l'année, et de manière plus générale le contrôle sera élargi au secteur des biotechnologies, a-t-il affirmé.