Barnier redonne la main aux partenaires sociaux pour négocier sur l'assurance chômage

Le Premier ministre Michel Barnier a redonné mardi 1er octobre la main aux syndicats et au patronat pour négocier "sur notre système d'indemnisation du chômage" ainsi que sur "l'emploi des seniors", enterrant du même coup la réforme de l'assurance chômage prévue par le gouvernement Attal.

Les partenaires sociaux "sont les mieux placés pour apporter des solutions", a estimé le chef du gouvernement lors de sa déclaration de politique générale. Il a demandé que cette négociation s'ouvre "dès les prochaines semaines", alors que les règles actuelles d'indemnisation des demandeurs d'emploi ont été prolongées par décret jusqu'au 31 octobre.

Le gouvernement Attal avait repris la main sur l'assurance chômage après l'échec en avril dernier d'une négociation sur l'emploi des seniors, qui doivent travailler plus longtemps avec la réforme des retraites.

L'exécutif avait exigé des syndicats et du patronat qu'ils parviennent à un accord sur ce sujet de l'emploi des seniors pour valider l'accord sur l'assurance chômage que la CFDT, FO, la CFTC et les organisations patronales avaient signé en novembre 2023.

Un décret durcissant les conditions d'indemnisation des chômeurs et provoquant l'ire des syndicats avait été préparé pour une application à compter du 1er décembre, avant d'être suspendu après la dissolution de l'Assemblée nationale en juin.

Ce n'était pas la première fois que syndicats et patronat avaient perdu la main sur les règles de l'assurance chômage. Le gouvernement avait déjà repris les rênes en 2019, les partenaires sociaux n'étant pas parvenus à se mettre d'accord dans le cadre fixé par l'exécutif, qui leur imposait de dégager plus de trois milliards d'euros d'économies sur trois ans.

Dans un contexte de restrictions budgétaires, la question de l'équilibre financier de l'Unédic risque de réduire la marge de manoeuvre pour trouver un nouvel accord. Lourdement endetté, le gestionnaire de l'assurance chômage dégage des excédents mais ses comptes sont ponctionnés par l'État.

Aussi les dernières projections financières de l'Unédic font apparaître un excédent (après ponction) bien inférieur à la cible de 900 millions pour 2024, en raison de la faiblesse des créations d'emploi, selon une note interne citée par Les Échos.