Le rendez-vous revient en version physique après une édition 2020 exclusivement numérique, confinement oblige. 4.000 participants de 42 pays sont attendus au Palais des festivals et des congrès - soit un peu moins de la moitié de l'édition 2019 - et les conférences pourront aussi être suivies en ligne.
Pendant trois jours, 1.000 représentants d'enseignes et de marques rencontreront des promoteurs immobiliers et investisseurs et se pencheront sur les tendances du secteur grâce au programme de conférences.
Elles s'articuleront autour du thème "People and places: a new chapter" ("Personnes et lieux: un nouveau chapitre").
"Le besoin de socialiser, de vivre une émotion, n'a jamais été plus fort que depuis qu'on a vécu ce moment difficile des confinements", analyse Nathalie Depetro, directrice du Mapic, auprès de l'AFP.
Les commerces physiques doivent donc selon elle appuyer sur cette dimension de lien social, difficile à retrouver en achetant devant un écran, pour attirer à nouveau du public. "Et qui dit lien social dit loisirs, restauration et événementiel", ajoute Mme Depetro.
La pandémie a ainsi renforcé une tendance déjà existante: celle de mélanger le commerce avec ces activités, en créant par exemple des installations sportives ou des espaces jeux et en augmentant la surface occupée par les restaurants.
Cette année, la moitié de la surface d'exposition du salon sera dédiée à des enseignes de loisirs, de restauration ou de culture, désireuses de s'installer dans des espaces commerciaux.
Se réinventer pour retrouver les clients
"Revisiter la façon dont a été imaginé l'aménagement des lieux commerciaux, c'est obligatoire, sinon il n'y aura pas de trafic", estime Mme Depetro.
En effet, avec la crise sanitaire, le commerce spécialisé a perdu 10% de son activité en magasins entre les dix premiers mois de 2021 et la même période en 2019, selon les chiffres de la fédération Procos. La fréquentation peine à reprendre, en particulier dans les centres commerciaux, qui ont dû fermer entre février et mai et imposer le passe sanitaire dans certaines zones en fonction du risque épidémique.
Certains secteurs comme la beauté ou l'habillement ont plus souffert que les autres. "Tous les promoteurs s'accordent à dire qu'il faut limiter la part du textile", explique à l'AFP Gontran Thuring, délégué général du Comité national des centres commerciaux (CNCC).
Pour reconquérir les clients, les professionnels de l'immobilier commercial n'ont qu'un mot à la bouche: "l'omnicanalité", le fait de pouvoir vendre et communiquer de manière à la fois physique et numérique.
Plutôt que de voir le numérique comme l'ennemi à abattre, ils tentent d'en faire un outil complémentaire, en s'aidant par exemple des réseaux sociaux et des données collectées en ligne pour mieux connaître les clients, et personnaliser l'expérience d'achat.
"Un des enjeux très importants, c'est la capacité des enseignes et des lieux de commerce d'échanger ces données", assure Mme Depetero.
Ce passage au e-commerce permet aussi aux enseignes de réduire la taille de leurs magasins, pour en faire des vitrines de la marque ou des boutiques éphémères, dans lesquelles on peut aussi récupérer des articles en "click and collect".
Mais au-delà de la "complémentarité" affichée entre vente en magasins et vente en ligne, quelques rivalités subsistent. Les professionnels de l'immobilier commercial n'ont notamment pas tous digéré l'interdiction dans la loi Climat de construire de centres commerciaux de plus de 10.000 mètres carrés pour limiter l'artificialisation des sols, alors que les entrepôts de e-commerce y ont échappé.