14% des foyers franciliens sur liste d'attente pour l'obtention d'un logement social

Le niveau des loyers franciliens est supérieur de 43% à celui observé en Provence-Alpes-Côte d'Azur, deuxième région la plus chère de France métropolitaine.

Les prix de l'immobilier ont par ailleurs augmenté de 185% entre 2002 et 2020 tandis que les revenus des Franciliens ne progressaient dans le même temps que de 33%, poussant de plus en plus de ménages vers le parc social, où les loyers sont trois fois inférieurs au parc privé.

En 2022, 783.000 ménages, soit 14% des foyers franciliens, ont ainsi fait une demande de logement social, contre 406.000 en 2010, selon l'agence d'urbanisme d'Île-de-France, pour qui "les demandeurs n'ont jamais été aussi nombreux".

Sur ce total, près de 241.000 ménages sont déjà locataires du parc social, tandis que la moitié des ménages pour qui il s'agit de la première demande sont aujourd'hui hébergés par des tiers. 76% des Franciliens sont éligibles à un logement social, selon l'IPR.

Mais "seule une demande sur dix est satisfaite chaque année" en Île-de-France du fait de la faible rotation dans le parc social et de l'absence d'alternative accessible dans le parc privé. A Paris, le délai d'attente atteint même 16,2 ans.

Ce blocage des parcours résidentiels entraîne une augmentation automatique de la suroccupation des logements, tandis que les ménages les plus modestes "sont relégués dans la frange la plus dégradée du parc privé, ce qui participe à la concentration de la pauvreté dans certains territoires".

Autre problème, si 72% des ménages demandeurs ont des ressources leur permettant de prétendre à un logement très social (PLAI), 40% seulement des logements du parc affichent un niveau de loyer en PLAI.

Au total, 2,9 millions de Franciliens vivaient dans un logement social en 2020, dont 51% de ménages avec enfants et 34% de personnes seules, parmi lesquelles près de la moitié ont 60 ans et plus.

A noter aussi que la taille des logements du parc social, plutôt familiaux, est en décalage avec la demande de T1 ou T2, notamment chez les jeunes.

L'IPR plaide pour une meilleure adaptation de l'offre à la demande et alerte enfin sur la "forte baisse" des agréments de logements sociaux délivrés par l'Etat ces dernières années.