Nous accélérons et amplifions nos initiatives. En accompagnant, notamment financièrement, les copropriétaires, les propriétaires de maisons individuelles, en particulier les plus modestes, les bailleurs sociaux, mais aussi nos commerces, nos hôteliers, nos TPE-PME... dans des programmes de rénovation ambitieux du bâti, en soutenant l'emploi de matériaux biosourcés et écologiques, l'usage d'énergies renouvelables et locales, permettant par là-même de dynamiser l'activité économique et l'emploi local, mais aussi de redonner du pouvoir d'achat et davantage de valeur aux biens immobiliers. En déployant des réseaux de chaleur renouvelable.
Les solutions sont connues
Nous le faisons par conviction, par pragmatisme, mais aussi par nécessité. Par conviction, par pragmatisme, mais aussi par nécessité à l’heure où le secteur du bâtiment est à l’origine de 25% des émissions de gaz à effet de serre. À l’heure également où plus de 3 millions de ménages dans notre pays, c’est-à-dire près de 12% de la population, sont en situation de précarité énergétique en consacrant plus de 8% de leur revenu au paiement de leur facture énergétique. À l’heure également où les échéances d’interdiction de vente ou de location de passoires thermiques se rapprochent.
Par conviction, par pragmatisme, mais aussi par nécessité à l’heure où toutes les études commandées par les gouvernements ainsi que les rapports parlementaires consacrés à la question concluent et recommandent peu ou prou les mêmes choses depuis des années, à savoir :
- Massifier le financement des aides aux opérations de rénovation globale, en priorisant les ménages précaires et les travaux les plus ambitieux.
- Viser un reste à charge zéro ou minimum pour les plus modestes et avancer les aides publiques de manière à faciliter des rénovations ambitieuses, accessibles pour toutes et tous, sans peser sur le budget quotidien de nos concitoyennes et concitoyens. Selon la Fondation Abbé Pierre, le reste à charge des plus modestes serait actuellement de l’ordre de 39% pour une rénovation globale. Toutes les collectivités et intercommunalités ne sont pas en mesure de boucher un tel trou. À un tel niveau, qui peut s’étonner qu’il faudrait au rythme actuel plus de 2000 ans pour rénover les passoires thermiques du pays ?
Les solutions sont connues :
- Stabiliser les aides dans la durée.
- Favoriser un mix énergétique équilibré et résilient, notamment en favorisant le développement des réseaux de chaleur. Le Fonds chaleur a en ce sens vocation à être renforcé.
- Fiabiliser le diagnostic de performance énergétique (DPE) et l’obligation d’en posséder un pour toute demande d’aide tout en poursuivant la professionnalisation des diagnostiqueurs.
- Redonner de l’attractivité aux métiers du bâtiment, favoriser le recrutement dans les formations professionnelles dédiées, les professionnaliser encore toujours plus tout en luttant davantage contre a fraude, de manière à redorer l’image d’une filière dans son ensemble, de créer les nombreux emplois nécessaires à ce secteur qui peine à recruter, et donc à suivre le rythme des chantiers alors que la demande ne fait qu’augmenter avec l’explosion des prix de l’énergie. Sans suffisamment d’artisans et de professionnels, il n’y aura pas d’accélération de la rénovation !
« Un impératif pour la transition énergétique et la justice sociale, une opportunité pour l’emploi et le dynamisme économique local »
- Conforter le soutien sans faille, en milieu urbain comme en milieu rural ou de montagne, des guichets et des accompagnateurs France Rénov, c’est-à-dire de conseils neutres, gratuits et indépendants, tout en créant les conditions d’une articulation et d’une collaboration étroite entre ces conseillers et les instructeurs de Ma Prime Rénov.
Toutes ces solutions sont connues, dites et redites. Il faut toutes les activer, résolument, sans transiger. Toutes ces solutions, je les soutiens nationalement et les mets en œuvre localement dans la métropole grenobloise. D’autres sont à réfléchir, à proposer, à débattre.
Tribune de Christophe Ferrari, Président de Grenoble Alpes Métropole (Linkedin).