La transition environnementale concerne l’ensemble de l’humanité où il devient impératif de modifier ses modes de consommation pour réduire sa facture carbone.
Si le Ministère de la Transition écologique estimait à 9t/CO2e/Français/an, il s’avère que ces calculs officiels n’incluaient pas les émissions liées à la déforestation, à certains GES comme les HFC, PFC et SF6, ainsi que la vapeur d’eau des traînées de condensation des avions.
S’appuyant sur les données de l’ADEME confirmées par Carbone 4, Greenly a analysé les 3 scopes (concernant les émissions directes et indirectes) des Français, portant celles-ci plutôt à 9,9t/CO2e/Français/an, soit près d'une tonne de plus : il faudrait 2,9 Terres si toute l’humanité consommait comme la France, et le 5 mai 2022, la France a consommé ce que la Terre met un an à produire. A titre de comparaison, c’est 9 Terres pour le Qatar, 8,2 pour le Luxembourg et 5,1 pour les Etats-Unis. A l’échelle individuelle, les postes les plus émetteurs concernent le transport, l’alimentation, les achats de biens et services.
Réduire les cinq cavaliers du changement climatique
Chaque Français peut contribuer à réduire son empreinte carbone de 28% en appliquant des gestes du quotidien dans les postes les plus émetteurs. Pour ce faire, il suffit de repenser sa consommation pour viser le bas carbone.
- Le transport : c’est 2,6 tCO2e par habitant, la voiture individuelle représente près des trois quarts des émissions liées au transport, suivi de l’avion. L’alternative la plus efficace est de privilégier les transports à mobilité douce comme le vélo pour les courtes distances (-0,32 tCO2e) ou encore les transports en commun qui émettent 98% de moins que la voiture pour un trajet équivalent. Le covoiturage, grâce au taux d’occupation, permet de réduire 0,27 tCO2e/personne.an, que le trajet soit court ou long. Pour les voyages, privilégier le train à l’avion réduit de 0,27 tCO2e l’empreinte carbone. Le train permet d’épargner 99% des émissions de CO2 par rapport à un trajet équivalent en avion et en voiture.
- L’alimentation : Avec ses 2,3 tCO2e par habitant, l’alimentation est le deuxième poste le plus émetteur. En tête de liste, la consommation de viande représente près de la moitié, soit 0,92 tCO2e, suivi des produits laitiers et de la volaille (0,39 tCO2e), des fruits et légumes (0,24 tCO2e) et de la pêche (0,12 tCO2e). L’adoption à un régime entièrement végétarien permettrait de réduire d’une tonne l’émission carbone. La consommation de produits locaux a également un impact positif puisqu'elle réduit l'empreinte carbone de 0,17 tCO2e.
- Le logement : La consommation d’énergie fossile (gaz et fioul), que ce soit pour s’éclairer ou chauffer son logement, représente 1,9 tCO2e/habitant.an. Les émissions liées à la construction et à la gestion des déchets n'y contribuent que dans une faible mesure. En maintenant la température de son domicile à 19°, c’est 0,16 tCO2e d’épargner. Il en va de même en s’équipant d’un éclairage LED pour économiser 0,02 tCO2e.
- Les biens et services : émettant 1,6 tCO2e, il est possible de réduire cette empreinte en achetant 3 fois moins de vêtements neufs (-0,22 tCO2e) et tout son électroménager et high-tech d’occasion (-0,16 tCO2e), ainsi qu’en adoptant un comportement de zéro déchet grâce au vrac proposé dans plusieurs enseignes et en ayant une gourde pour limiter les bouteilles en plastique (-0,09 tCO2e). D’autres leviers sont activables pour réduire des postes comme la banque en privilégiant les investissements responsables, ou encore de préférer des loisirs plus vertueux.
- Les services publics : L’empreinte carbone de ce poste est estimée à 1,4 tCO2e par habitant. En raison de l'incapacité relative des individus à agir directement sur ces émissions, elles sont considérées comme des émissions "incompressibles".
Pour Tommy Catherine, expert de la méthodologie carbone chez Greenly : « S'il est vrai que les actions individuelles jouent un rôle dans la réduction de notre empreinte carbone, cette étude met en lumière les facteurs systémiques qui contribuent à notre empreinte carbone et qui sont restés longtemps inaperçus. L’action collective à grande échelle est donc nécessaire et cela inclut la décarbonation des entreprises industrielles et agricoles, ainsi que de l'État. Et c’est possible comme l’a démontré une récente observation du trou de la couche d’ozone qui poursuit sa reconstitution depuis l’interdiction de certains gaz. »