"Le PLU, en l'état, n'est pas votable pour les écolos", a dit à l'AFP l'élu EELV Emile Meunier, qui prévoit des amendements si le texte était présenté tel quel en Conseil de Paris.
"Depuis une semaine, c'est un recul permanent, chaque jour une mauvaise nouvelle, parce qu'Anne Hidalgo a imposé au dernier moment des choses qui nous paraissent inacceptables", affirme ce négociateur des écologistes, accusant la maire de "revirement".
"Chacun doit faire un petit effort pour sortir par le haut", a réagi auprès de l'AFP l'adjoint PS à l'urbanisme Emmanuel Grégoire, "pas très surpris" de l'offensive des écologistes "dans la dernière ligne droite".
M. Grégoire espère faire voter au printemps la nouvelle version – brandie comme "bioclimatique" - de ce document technique qui fera loi pour l'aménagement des dernières friches et l'accord ou non des permis de construire.
Mais, alors que les Verts refusent les tours de plus de 37 m de hauteur et les constructions aux abords du périphérique, "la maire impose qu'on fasse des tours de logement à Bruneseau et Bercy", "sur deux échangeurs parmi les plus pollués de Paris et d'Europe", affirme Emile Meunier. "Une tour écolo, ça n'existe pas", ajoute-t-il. "On ne peut pas faire un PLU bioclimatique, adapté au réchauffement climatique, et faire des tours de 50 m."
A Bruneseau (XIIIe), la maire veut, selon lui, un "immeuble-pont qui surgit de nulle part" sur le périphérique, alors que les écologistes s'opposent déjà à ceux prévus porte de Montreuil (XXe) et porte Maillot (XVIe). Ce dernier a été retoqué par la justice pour les risques liés à la pollution.
Parmi les autres "points de blocage", selon l'autre négociatrice EELV Nathalie Maquoi, "le compromis" sur la petite ceinture, qui permettait de "préserver à la fois la biodiversité sur les talus et la réversibilité" de cette ligne ferroviaire désaffectée, a été "tout d'un coup abandonné".
Emile Meunier regrette aussi la transformation des "8 hectares de pleine terre" négociés porte de La Villette (XIXe), en "8 hectares végétalisés" compatibles avec des constructions.
Quant à la porte de Montreuil, objet d'un conflit ouvert entre écologistes d'un côté, socialistes et communistes de l'autre, l'exécutif veut toujours "couvrir le périphérique par une dalle" et "faire le projet Nexity", déplore Nathalie Maquoi.
Depuis la réélection d'Anne Hidalgo en 2020, les écologistes n'hésitent pas à voter avec l'opposition de droite pour empêcher l'aboutissement des projets de l'ex-adjoint à l'urbanisme Jean-Louis Missika (Tour Triangle, Austerlitz, Montreuil).
"Des points un peu durs" subsistent "mais rien d'insurmontable", estime de son côté Emmanuel Grégoire qui se dit "convaincu que l'intérêt général l'emportera sur les postures". "Soit on trouve un accord, soit ce sera le même PLU" en vigueur depuis 2006, "et personne ne souhaite cela", ajoute-t-il.