En se substituant au nucléaire et aux énergies fossiles, l’éolien terrestre a créé 1,1 Md€ de valeur ajoutée nette en 2021 et plus de 17.900 emplois nets sur dix ans. La valeur ajoutée directe et indirecte nette créée par le développement de la filière s’élève à 570 M€ en 2021, à laquelle s’ajoutent 568 M€ de valeur ajoutée créée par les effets d’entraînement sur le reste de l’économie. Le développement de la filière éolienne a également permis la création de presque 10.700 emplois directs et indirects entre 2012 et 2021. Les effets en chaîne ont permis de créer 7.200 emplois supplémentaires sur la période. Ces emplois et cette valeur ajoutée sont présents dans l’économie en 2021 et se sont déployés depuis dix ans.
L’évaluation de l’impact économique net du développement de la filière éolienne sur les dix dernières années nécessite de prendre en compte les effets de substitution. La hausse de la production éolienne s’est réalisée au détriment d’autres sources d’électricité et l’impact économique de l’éolien doit intégrer ces effets de substitution. En outre, la perte de valeur dans les énergies substituées est différente lorsque la baisse repose sur des fermetures de centrales ou sur une baisse du facteur de charge de centrales toujours en activité. Asterès estime que depuis dix ans, 63% de la production éolienne supplémentaire s’est substituée à du nucléaire, dont 23% à la fermeture de Fessenheim, 27% s’est substituée au charbon, dont 27% à des fermetures de centrales, et 10% s’est substituée au fioul, dont 9% à des fermetures de centrales.
Le développement de la filière éolienne a créé 889 M€ de valeur ajoutée directe et indirecte en France et plus de 16.000 emplois. En parallèle, 318 M€ de valeur ajoutée et 5.500 emplois ont été perdus dans les autres filières par effet de substitution. L’estimation de la valeur ajoutée directe et indirecte logée en France distingue trois cas de figure : l’installation d’éoliennes, la fermeture de centrales existantes et la baisse de charge des centrales qui restent ouvertes. Pour chaque source d’énergie électrique concernée (éolienne, nucléaire, charbon, fioul), des études et des données publiques permettent d’évaluer la part de valeur ajoutée directe et indirecte en France rapportée à l’investissement, au coût total d’exploitation ou aux coûts variables. Pour l’éolien, le taux de valeur ajoutée directe et indirecte en France s’élève à 36% de l’investissement et 66% des coûts pour la phase exploitation. Pour le nucléaire, la valeur ajoutée directe et indirecte représente 84% des coûts d’exploitation, utilisés comme référence pour les fermetures de centrales, et 67% des coûts variables, utilisés comme référence pour les baisses de facteur de charge. Ces mêmes indicateurs sont à 60% et 14% pour le charbon et à 60% et 9% pour le fioul. Ces taux de valeur ajoutée permettent d’évaluer un montant de valeur créée ou détruite en France et un nombre d’emplois créés ou perdus en France pour chaque énergie.
Les effets d’entraînement nets du déploiement de l’éolien en France se chiffrent à 568 M€ en 2021 et plus de 7.200 emplois sur dix ans. La valeur ajoutée directe et indirecte nette logée en France implique des commandes auprès de fournisseurs et des consommations par les salariés. Ces deux stimuli créent des effets d’entraînement dans l’économie chiffrés grâce au Modèle d’Impact d’Asterès (MIA) qui permet de suivre l’ensemble des flux économiques générés par une entreprise ou un secteur.
À horizon 2030, l’impact économique du développement de la filière éolienne devrait être à nouveau positif, à hauteur de 1,1 Md€ de valeur ajoutée nette et de 17.500 emplois. La méthode suivie pour évaluer l’impact économique du déploiement de l’éolien depuis dix ans peut être utilisée pour se projeter à 2030. La principale différence repose sur le coût futur de l’éolien, en baisse, et sur le type de substitution. En effet, d’ici 2030, une partie non-négligeable de l’électricité produite en plus sera de la création nette quand une partie se substituera au gaz et une autre à la consommation directe d’essence et de fioul (en plus des classiques nucléaire et électricité à base de fioul et de charbon comme pour la période 2012 – 2021). Dans le détail, le développement futur de la filière éolienne devrait créer 472 M€ de valeur ajoutée directe et indirecte nette pour l’économie française en 2030. Ces effets directs et indirects devraient eux-mêmes entraîner la création de 599 M€ de valeur ajoutée supplémentaire via les effets d’entraînement. La croissance de la filière éolienne devrait ainsi permettre de créer presque 9.900 emplois directs et indirects et plus de 7.500 emplois supplémentaires par effet d’entraînement entre 2021 et 2030, soit approximativement 17.500 emplois au total.
Le cabinet ASTERES a été mandaté par CGN Europe Energy pour travailler sur l’impact économique de l’éolien en France. Les économistes d’ASTERES ont bénéficié d’une totale indépendance dans la conduite de cette étude. Les sources de l’ensemble des données utilisées sont disponibles dans l’étude.