A partir des données fournies par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et du recensement INSEE 2017, Hella Watt a établi le classement des villes françaises ayant, en proportion, le plus de passoires thermiques.
A l’inverse, Hello Watt a dressé la liste des villes ayant la plus faible proportion de passoires. Pour ces deux classements, Hello Watt s'est concentré sur les 50 plus grosses villes de France (en nombre d’habitants).
Les équipes d'Hello Watt ont également fait l’exercice pour les départements. Là encore ils proposent deux classements, à chaque fois en proportion et non en valeur absolue de passoires thermiques.
Leurs données proviennent de la base de données de l’ADEME et du recensement INSEE 2017.
Ces classements mettent en lumière plusieurs constats
Les villes présentant le moins de passoires, en proportion, sont majoritairement situées dans le sud de la France.
Les villes ayant la part la plus importante de passoires thermiques sont majoritairement situées en Ile-de-France. Beaucoup de villes réputées “riches” sont mal classées.
Les zones du Sud et de l’Ouest possèdent des logements disposant d’un DPE correct.
C’est dans les Alpes que nous retrouvons une part élevée de passoires.
Les 10 villes avec le plus et le moins de passoires thermiques en France
Le classement des villes avec le moins de passoires thermiques
Du côté des bons élèves, le principal constat est la présence de nombreuses villes du sud de la France en tête de ce classement. L’une des raisons qui peut expliquer ce phénomène réside dans les matériaux utilisés pour la construction des logements, qui varient ou ont varié selon les régions. En Provence par exemple, beaucoup de maisons sont en pierre, ce qui permet d'emmagasiner la chaleur la journée et de la diffuser progressivement dans le logement lorsque la température baisse.
La faible part de logements anciens peut également expliquer en partie les bons résultats de certaines villes. A Montpellier par exemple, moins de 35% des logements ont été construits avant 1970.
Mais il existe des contre-exemples : à Toulon par exemple, plus de 66% des logements datent d’avant 1970. Dans ce cas de figure, c’est très certainement des politiques de rénovation ambitieuses qui sont à féliciter.
Quelles sont les villes avec le plus de passoires thermiques en France ?
Les villes ayant les plus fortes proportions de passoires thermiques sont majoritairement situées en Ile-de-France. Paris remporte la 1ère place de ce classement avec 24% de logements mal isolés (soit plus de 330 000 passoires). Une des causes qui explique cette tendance est la proportion de logements construits avant 1970 (la première réglementation thermique en France date de 1974). Dans la capitale, 78% des logements ont été construits avant cette date.
Des contraintes techniques peuvent également expliquer le peu de travaux entrepris dans ces villes très denses : la part de logements collectifs - où les décisions doivent être prises collégialement - est élevée, et le prix du m2 peut dissuader certains foyers de réduire leur surface habitable avec une isolation intérieure.
Autre enseignement important : la présence de nombreuses villes réputées “riches” dans ce classement. De quoi tordre le cou à certaines idées reçues. En effet, qui dit hauts revenus ne dit pas forcément logement neuf ou bien isolé. C’est l’occasion de rappeler qu’en France, 58% des passoires thermiques sont occupées par des foyers intermédiaires ou aisés.
Les 10 départements avec le plus et le moins de passoires thermiques en France
Moins de passoires thermiques dans le sud et l’ouest de la France
Hello Watt a étudié les départements ayant le moins de passoires thermiques (toujours en proportion).
Pour ce classement, on note la forte présence de départements du Sud et de l’Ouest.
En Gironde, moins de 5,4% des logements sont classés F ou G. Soit presque 6 fois moins que dans les Hautes-Alpes ou 4 fois moins qu’à Paris.
Le climat, l’ancienneté des bâtiments ou la présence de politiques de rénovation énergétique ambitieuses peuvent expliquer ce phénomène.
Hautes-Alpes, Savoie et Haute-Savoie parmi les mauvais élèves
Il est intéressant de constater la part très importante de régions alpines dans le classement des zones ayant le moins bon DPE. En cause : le climat froid et rugueux qui demande un besoin de chauffage important, et augmente la consommation au m2 (prise en compte dans le calcul du DPE).
L’autre enseignement est la présence de zones “rurales” (Cantal, Lozère, Nièvre, Corrèze) dans ce classement. Là encore, l’ancienneté des constructions et les matériaux utilisés peuvent être à l’origine de certains de ces chiffres. L’absence de politique majeure de rénovation énergétique dans ces départements peut également expliquer une partie de ces résultats.
Sans surprise, Paris complète ce classement.
Comment est calculé le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) ?
Une première note est attribuée en fonction de la consommation annuelle d’énergie du logement, par m2. Une seconde note est attribuée en fonction des émissions annuelles de gaz à effet de serre, par m2.
Le DPE est la plus mauvaise de ces deux notes.
Un parc français de 29 millions de résidences principales dont presque 5 millions de passoires énergétiques et seulement 2 millions de bâtiments basse consommation (BBC).