"Suite à des fissures apparentes sur le bâtiment K du bailleur 13 Habitat mettant en péril la solidité de l'immeuble avec risque d'effondrement, les habitants de ce bâtiment et du bâtiment M, près de 150 personnes, ont été évacués cette nuit", a expliqué la ville dans un communiqué.
"On a entendu un craquement puis un grand +boum+. J'ai pensé immédiatement à ce qu'il s'est passé au Maroc" frappé la veille par un séisme lors duquel plus de 2.000 personnes ont péri, a affirmé à l'AFP une habitante du bâtiment évacué qui a préféré garder l'anonymat.
C'est un habitant qui aurait entendu un craquement dans la nuit, avec une fissure apparaissant dans une cage d'escalier, qui aurait prévenu les pompiers, selon 13 Habitat.
Un arrêté municipal de péril imminent portant interdiction d'accès à ces deux bâtiments a été pris. Un périmètre de sécurité a été positionné interdisant la circulation des piétons et des véhicules.
Une cellule de soutien pour les habitants concernés a été mise en place.
La plupart des 150 personnes évacuées ont pu être relogées par de la famille ou des amis, ont expliqué à l'AFP les pompiers.
Quant aux familles n'ayant pas de solution d'hébergement, elles pourront être accueillies dans un gymnase.
L'immeuble, construit dans les années 1970, est situé dans un quartier vivant et populaire.
Sur place, la situation était cependant quelque peu tendue, plusieurs habitants reprochant au bailleur social 13 Habitat, premier bailleur social public des Bouches-du-Rhône, d'avoir "laissé à l'abandon" la cité.
"C'est un problème qui dure depuis très longtemps. Le balcon de ma mère s'est effondré il y a deux ans mais elle a dû rester dans son logement", s'est plainte auprès de l'AFP une autre habitante qui préfère ne pas donner son nom.
Plusieurs personnes ont également indiqué à l'AFP avoir vu leur demande de relogement, en raison des dégradations importantes, restée lettre morte ces dernières années. De nombreux balcons restant sont actuellement renforcés par des étais de maçonnerie pour maintenir le bâtiment, a constaté un correspondant de l'AFP.
Selon une source bien informée à la ville de Martigues, la municipalité avait averti 13 Habitat il y a trois ans des problèmes de dégradation du bâti, lui demandant qu'en conséquence des travaux soient effectués. La ville avait même débloqué un million d'euros dans l'idée que le bailleur suive.
Un constat contesté par le bailleur social qui certes concède que "sur cette cité, le patrimoine était en mauvais état" mais estime "qu'il n'y avait pas de risque identifié et qu'aucune procédure en cours n'indiquait que la structure était fragilisée", a expliqué à l'AFP Romain Luongo, directeur de la communication 13 Habitat.
Le bailleur social gère 33.000 logements dans les Bouches-du-Rhône dont 22.000 doivent être prochainement rénovés dans le cadre d'un plan de 4 milliards d'euros. Les chantiers, qui devraient débuter fin 2024, s'étaleront jusqu'en 2040.