"Nous n'en pouvons plus des atermoiements et des reports. La concertation dure depuis plus d'un an. Nous avons fait des propositions et avons désormais besoin de décisions à la hauteur des lourdes difficultés des habitants de nos quartiers", écrivent ces élus dans leur courrier, intitulé "l'Appel de Lyon", à l'occasion des 40 ans de leur association à Lyon.
Le Comité interministériel des villes (CIV), qui doit permettre d'apporter des solutions aux problèmes récurrents des quartiers prioritaires, a été reporté à plusieurs reprises, suscitant la colère des élus de ces territoires.
La prochaine date fixée pour sa tenue est le vendredi 27 octobre, a promis dans un message vidéo la secrétaire d'Etat chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache.
La lettre ouverte sera remise en main propre lundi au président de la République, en marge d'un évènement consacré au sport, a annoncé le président de Ville & Banlieue, le maire communiste d'Allonnes, Gilles Leproust.
Sans réclamer de mesures précises, les élus appellent entre autres l'Elysée "à réimplanter des services publics locaux et nationaux au coeur des quartiers populaires", à "réinventer la relation entre police et population", trois mois après une vague historique d'émeutes, consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.
"Vous devez être attentif aux désespérances, qu'elles résultent de l'isolement des territoires ruraux ou de la précarité des territoires urbains", poursuivent-ils.
"Je comprends votre mécontentement", a répondu la ministre chargée des Collectivités, Dominique Faure, seule représentante du gouvernement présente à l'évènement. "Les réponses que vous attendez ne viendront cependant pas d'un côté ou de l'autre. Elles doivent se faire dans la concertation et le faire-ensemble", a-t-elle dit.
"Si d'aventure le CIV n'était pas à la hauteur de nos attentes, la colère qui s'est exprimée dans l'Appel de Lyon s'entendra, se verra et se sentira", a prévenu en conférence de presse Damien Allouch, maire (PS) d'Epinay-sous-Sénart.
"S'il n'y a pas de réponse forte et puissante, (...) c'est les habitants, qui par leur abstention, voire par des votes qui peuvent être considérés comme contre-nature, qui réagiront !", a-t-il craint.