"C'est une croissance continue depuis l'origine, depuis 2000", a souligné mercredi Jean-Claude Le Lan, président et fondateur d'Argan, lors de la présentation des résultats annuels et d'un plan stratégique à horizon 2021.
"Nous avons comme objectif, comme projet de continuer cette croissance, de manière un peu plus forte d'ailleurs", a-t-il poursuivi.
A 1,4 milliard d'euros, le patrimoine d'Argan est minime par rapport aux plus grandes foncières françaises, mais le groupe présente la particularité d'être spécialisé dans les entrepôts, un secteur immobilier qui profite notamment de l'essor du commerce en ligne.
"L'immobilier logistique est une classe d'actifs qui est très recherchée actuellement par les investisseurs, puisqu'(elle) a les taux de rendements les plus élevés", autrement dit des loyers très intéressants par rapport aux coûts d'achat ou de développement d'un site, a détaillé M. Le Lan.
Le groupe, qui comporte des clients comme la chaîne de magasins de sport Décathlon et le géant des cosmétiques L'Oréal, propose à ses clients de construire, développer et louer des entrepôts.
Dans ce contexte, il a enregistré une progression régulière de son activité depuis sa création, qui s'est de fait résumée à l'achat en 2000 d'un entrepôt par M. Le Lan.
Entre-temps, le groupe a pris une place atypique dans un univers immobilier français où peu d'acteurs se spécialisent dans la logistique. Il détient aujourd'hui une soixantaine d'entrepôts.
Quant à ses revenus, ils se sont aussi démultipliés: de deux millions d'euros en 2000, ils sont passés à 85 millions l'an dernier, progressant quasi tous les ans et gagnant encore quelque 13% l'an prochain.
Le bénéfice net a bondi de plus de moitié en 2018 à 144 millions d'euros, mais cet indicateur n'est guère représentatif pour une foncière. La performance reste bonne pour le bénéfice récurrent, bien plus fidèle, qui gagne 18%.
Un type d'actif mieux compris
Le groupe peut-il garder le rythme ces prochaines années? C'est ce qu'il promet, tablant sur des revenus de 110 millions d'euros en 2021 pour un patrimoine visé à 1,9 milliard.
Pour ce faire, Argan compte sur l'un des principaux moteurs du marché des entrepôts ces dernières années: le commerce en ligne, qui rend moins crucial de posséder des magasins physiques, mais nécessite d'importants espaces de stockage.
"L'e-commerce est en forte progression en France", a jugé M. Le Lan, estimant que ce secteur disposait encore d'une marge de progression par exemple bien plus élevée qu'aux Etats-Unis.
"On a des perspectives favorables de ce point de vue là", a-t-il insisté.
Néanmoins, le PDG du groupe a insisté sur le fait qu'Argan ne se plaçait pas uniquement sur ce créneau, qui nécessite des superficies importantes et vise aussi les entreprises de taille intermédiaires (ETI) via de plus petits sites.
"Le deuxième facteur de croissance, c'est le développement des ETI", a annoncé M. Le Lan.
D'ici là, le fondateur d'Argan s'est félicité de voir son univers logistique de mieux en mieux compris par les investisseurs, n'excluant pas de servir de modèle, notamment à l'international.
"Ce n'est pas interdit de le faire ailleurs. Il y a d'autres foncières à caractère familial, notamment en Belgique, (...) qui font la même chose que nous", a-t-il souligné.
"Le marché belge a d'ailleurs une meilleure appréciation de cette classe d'actifs que le marché français", a-t-il conclu, ironisant sur le fait que ses interlocuteurs banquiers qualifiaient autrefois ses sites de simples "hangars".