"Il nous faut maintenant, tout de suite nous projeter dans la ville à venir. Celle d'aujourd'hui, ne peut plus se transformer, elle ne sait plus avancer : trop auto-satisfaite, trop molle, trop compliquée, trop technocratisée, trop stéréotypée, elle ne sait plus rien risquer", estiment dans un dossier de présentation les membres de l'association "Va jouer dehors", organisatrice du festival.
Jusqu'à samedi, experts en architecture et en urbanisme, hommes et femmes politiques mais aussi artistes et membres de la société civile pourront "confronter leurs idées, leurs actions et leurs visions de la ville, du vivre-ensemble et de l'architecture du commun", ajoutent-ils.
Pour ce faire, ils seront accueillis pendant trois jours dans les anciens entrepôts Abitbol, une friche en reconversion située dans les quartiers populaires du nord de Marseille.
"Nous avons plutôt axé nos invitations sur l'Amérique latine. Des architectes vont venir du Mexique, du Brésil, de Bolivie, des élus aussi qui vont nous raconter comment est-ce que les politiques publiques peuvent transformer des quartiers en totalité", a détaillé lors d'une conférence de presse Matthieu Poitevin, président de l'association "Va jouer dehors".
Les villes méditerranéennes de Naples et Athènes seront également mises en avant à l'occasion d'un atelier.
Il s'agit de "travailler autrement, travailler pour et par les habitants directement de manière participative, en tout cas pour promouvoir une architecture qui soit plus humaine", et non plus l'émanation d'un "système marchand", a plaidé M. Poitevin.
"Ce qui en train de se passer aujourd'hui, c'est que la ville crève parce qu'on ne fait pas confiance à ses auteurs. On est toujours dans un moment d'urgence à réparer", notamment face au changement climatique, "et pas dans un moment d'anticipation, à prévoir", a encore estimé M. Poitevin, qui a été le principal architecte de la friche marseillaise de la Belle de Mai.
Or dans cette nouvelle manière de penser la ville de demain, juge-t-il, Marseille a une réelle carte à jouer car "elle a cette chance par rapport à d'autres de ne pas être conformiste".