S'y ajouteront une contribution à la rénovation de 174 écoles, dont le montant n'a pas encore été déterminé, a ajouté un conseiller d'Emmanuel Macron.
Le président de la République, en déplacement pour trois jours dans la deuxième ville de France, a promis de revenir en octobre et en février pour un premier bilan.
Sur les transports, le chef de l'Etat a affiché l'objectif: "Désenclaver les quartiers Nord et permettre de lier le Nord et le Sud" d'une ville où les inégalités et les fractures géographiques sont très importantes.
Pour y parvenir, il est "prêt à ce qu'on puisse avoir ce financement d'un milliard d'euros, dont 250 millions en subventions qui seront engagés par l'Etat" citant notamment trois projets très concrets: l'automatisation du métro, la création de quatre lignes de tramways et de cinq lignes de bus à haut niveau de service.
Il a étrillé au passage la métropole Aix-Marseille-Provence, dirigée par la LR Martine Vassal, maître d'oeuvre sur le sujet, estimant que la collectivité passait "beaucoup trop de temps à redistribuer" et avait "du mal à porter les projets", l'invitant à "faire évoluer sa gouvernance".
Autre grand projet présidentiel : le cinéma alors que le nombre de tournages a triplé en dix ans à Marseille, selon la municipalité, devenant ainsi la deuxième terre d'accueil d'équipes de films derrière Paris.
Le chef de l'Etat veut la création de "grands studios de la Méditerranée qui permettront d'avoir l'infrastructure pour les tournages de grands films, de grandes séries" sans préciser s'ils s'adosseront à Provence Studios qui existent déjà à quelques kilomètres, à Martigues.
Il a aussi promis de "créer le premier bassin de tournage en mer", une antenne de la cinémathèque française ou l'implantation de l'école de la CinéFabrique à Marseille sur le modèle lyonnais.
Sur la sécurité, Emmanuel Macron a annoncé une accélération de l'arrivée à Marseille des 300 policiers de plus déjà promis par le ministère de l'Intérieur, qui seront tous là en 2022 et non plus 2023, et le financement de 500 caméras de vidéosurveillance.
Les principaux points du plan pour Marseille
Hôpitaux
Emmanuel Macron a confirmé les 169 millions d'euros engagés par l'Etat pour les hôpitaux marseillais, soit 50% du coût du projet de modernisation engagé. Ce plan prévoit notamment la rénovation du site de La Timone, qui accueillera d'ici 2027 une nouvelle maternité, et de l'hôpital Nord. De même la dette de l'AP-HM, l'hôpital public marseillais, a été allégée de 233 millions d'euros, a-t-il confirmé.
50 millions d'euros supplémentaires seront alloués pour le pôle mère-enfant de la Timone ainsi que pour une Maison des femmes.
Écoles
Le maire socialiste Benoît Payan avait expliqué avoir travaillé avec l'Etat à un "grand plan de rénovation" estimé à 1,2 milliard d'euros pour "rénover, requalifier ou reconstruire" environ 200 écoles de la ville. M. Macron a confirmé jeudi que 174 de ces écoles sont "dans un état de délabrement tel que l'apprentissage y est devenu impossible". Mais il n'a pas donné de chiffres sur les engagements financiers de l'Etat sur ce dossier, annonçant seulement la création dans trois mois maximum d'une société publique d'intérêt national pour piloter ce chantier.
Le chef de l'Etat a cependant précisé que les opérations engagées par l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) et le plan de relance ont d'ores et déjà permis le financement de la rénovation d'une quinzaine d'école.
Parmi elles, l'école Bouge, dans le 13e arrondissement, où il a fait la rentrée scolaire dans la matinée, qui sera intégralement reconstruite, "avec 90% de financement d'Etat", pour une réouverture à la rentrée 2024.
M. Macron a par contre annoncé que 50 écoles marseillaises allait servir de "laboratoire" pédagogique pour "l'école du futur", avec une entrée en application dès la rentrée 2022.
Logement
Dès 2015, un rapport gouvernemental dénombrait 40.000 taudis à Marseille, soit 100.000 personnes concernées sur 860.000 habitants. En novembre 2018, la mort de huit personnes dans l'effondrement d'un immeuble rue d'Aubagne, à deux pas du Vieux-Port, mettait dramatiquement en lumière le drame de l'habitat indigne dans la ville.
Sur ce dossier, M. Macron a répété qu'un grand plan a été engagé depuis juillet 2019 entre l'Etat et les collectivités avec une stratégie à 15 ans pour 1.000 hectares du centre-ville, soit 200.000 habitants. Insistant pour que les chantiers s'engagent "immédiatement" et que la gouvernance de ces dossiers s'améliore, le chef de l'Etat a annoncé le lancement d'une opération d'intérêt national pour la ville, une procédure qui permettra à l'Etat de copiloter ce gigantesque chantier et d'accélérer les procédures.
De même le président de la République a évoqué un doublement de la participation de l'Etat dans ce dossier du logement indigne. Initialement ce plan avait été annoncé à 600 millions d'euros, dont la moitié pour l'Etat.
Transport
Via un groupement d'intérêt public, qui devra être mis sur pied d'ici trois mois, le chef de l'Etat a promis de "désenclaver les quartiers nord" de la ville, les quartiers populaires, en assurant être "prêt à ce qu'on puisse avoir (un) financement d'un milliard d'euros, dont 250 millions en subventions, qui seront engagés par l'Etat". Cet argent servirait à automatiser les deux lignes de métro actuelles mais aussi à ajouter quatre nouvelles lignes de tramway aux trois déjà existantes, ainsi que cinq lignes de bus à haut niveau de service.
Le chef de l'Etat n'est pas allé plus loin dans les détails de ce dossier, n'évoquant pas par exemple ce projet depuis longtemps défendu notamment à gauche d'un prolongement du métro jusqu'à la cité de la Castellane et l'hôpital Nord.