Parella, conseil en immobilier d’entreprise intervenant exclusivement auprès des entreprises utilisatrices d’immobilier professionnel présente les résultats de son 7ème baromètre sur les évolutions des modes et espaces de travail. Comme en 2022, Parella a confié à l’institut CSA Research cette enquête menée au niveau national auprès d’un panel représentatif de 300 dirigeants et 500 salariés d’entreprises de plus de 50 personnes. Cette étude apporte un regard objectif sur l’évolution du télétravail, les nouvelles attentes liées au modèle hybride et son impact sur l’espace de travail.
Télétravail et travail hybride : sur le terrain, une réalité à 2 vitesses
Trois ans après la crise sanitaire, le télétravail est proposé par 53% des dirigeants et accessible à 55% des salariés. La moitié de la population étudiée n’y a donc pas accès.
La situation est très inégale selon la localisation et les profils d’entreprises : ainsi la part des salariés pouvant télétravailler est de :
- 69% en IDF contre 50% en régions,
- 38% dans les petites structures contre 62% dans les plus grandes,
- 61% dans l’industrie contre 41% dans le commerce et les transports.
Pourtant le télétravail semble avoir conquis les salariés. Parmi ceux qui y ont accès, 3 profils se dessinent : ceux qui y ont recours au maximum de ce qui est autorisé (ils sont majoritaires à 41%), ceux qui à l’inverse viennent au bureau tous les jours sauf exception (30%) et enfin ceux qui profitent de la flexibilité qui leur est offerte (29%).
Côté dirigeants, la moitié seulement (55%) sont convaincus des bénéfices du télétravail et pour 44% d’entre eux, celui-ci s’est imposé par la pression des collaborateurs ou pour suivre l’évolution du marché du travail.
Comment la situation a-t-elle évolué depuis la fin de la crise sanitaire ? Dans la majorité des cas, le nombre de jours de télétravail autorisés et les modalités de télétravail n’ont pas évolué. Dans les entreprises où les choses ont changé, le nombre de jours accordés a plutôt augmenté (36% des dirigeants, 37% des salariés) et les modalités se sont plutôt assouplies (34% des dirigeants, 32% des salariés).
Faisant souvent partie de l’équation du travail hybride, le flex office est stable et concerne un quart des salariés, qui l’apprécient toujours (à 73%). Evolution notable par rapport à l’an dernier : le fait qu’il favorise les rencontres devient son premier avantage perçu (36%, en hausse de 11 points) devant la liberté qu’il offre.
Quels impacts sur l’immobilier d’entreprise ?
Les locaux restent un enjeu important voire prioritaire pour 78% des dirigeants. On note cette année qu’ils sont 15% de plus que l’an dernier à juger leurs locaux inadaptés aux nouveaux modes de travail. Peut-on y voir une prise de conscience des transformations nécessaires en lien avec le travail hybride ?
La localisation reste l’enjeu majeur : elle est perçue comme un avantage concurrentiel par 57% des dirigeants et est le critère prioritaire pour 52% des dirigeants et 54% des salariés.
Mais on sent cette année que la surface (et plus précisément la surface par collaborateur) compte beaucoup également : elle gagne 12 points dans les critères prioritaires des dirigeants, à 38%.
Les entreprises se retrouvent donc devant une équation difficile à résoudre, devant concilier une localisation centrale et une demande de surfaces plus importantes. Quand on sonde les dirigeants sur leurs projets immobiliers, on constate que 16% des entreprises ont un projet de déménagement à deux ans. La moitié d’entre elles y associe une augmentation de surface.
Mais déménagement prévu ou pas, les dirigeants comme les salariés s’accordent sur le besoin d’investir dans l’aménagement de leurs espaces de travail. Qu’il s’agisse de la dimension éco-responsable, la QVT ou l’équipement des locaux, les attentes des salariés sont nettement plus élevées que les intentions des dirigeants (plus de 10 points d’écart).
L’espace de travail au service de l’expérience collaborateur
Les salariés ont toujours plaisir à venir au bureau. Si, comme l’an dernier, ils y viennent pour voir leurs collègues (lien social 69%), cette année, ils y viennent aussi pour travailler plus efficacement (56%).
Quand on les interroge sur l’enjeu prioritaire dans la mise en place du travail hybride, les salariés répondent majoritairement les outils (40%), exprimant ainsi leur besoin opérationnel et fonctionnel au quotidien. Sur la même question, les réponses des dirigeants se répartissent équitablement entre le management (33%), les outils (30%) et l’accompagnement des collaborateurs (30%), traduisant une vision plus globale du sujet.
L’espace de travail reste un puissant levier d’attraction (critère important ou décisif pour 69% des salariés) et de rétention des collaborateurs (rôle essentiel dans l’envie de rester dans l’entreprise pour 79% des collaborateurs). Il a également un impact sur l’image de l’entreprise, pour 83% des salariés, en progression de 7 points. Ces espaces de travail doivent incarner la marque : son activité et ses produits d’une part (pour 45% des dirigeants), mais aussi ses valeurs et son histoire (pour 42% des dirigeants). C’est un aspect qui compte aussi pour les salariés, mais dans une moindre mesure.
Autre aspect important de l’expérience collaborateur attendue : les services proposés aux salariés. Côté dirigeants, on notera les progrès faits sur l’offre de restauration (+7 points par rapport à 2022, à 35%). Côté salariés, les attentes sont encore nettement supérieures à l’offre proposée par les dirigeants. Il est toutefois intéressant d’observer que sur l’ensemble des services évoqués, à part la restauration, parmi les salariés qui en disposent, ceux qui n’y ont pas recours sont plus nombreux que ceux qui les utilisent. Tout l’enjeu est donc de bien identifier et de dimensionner les types de prestations vraiment attendues et qui seront utilisées une fois en place.
Et après ?
Les dirigeants restent frileux face aux initiatives déjà testées par certaines entreprises.
Moins d’1/4 seraient prêts à tester la semaine de 4 jours, qui serait appréciée par près des 3/4 des salariés. Moins d’un dirigeant sur cinq serait prêt à laisser ses collaborateurs vivre où ils veulent, quand 41% des salariés en seraient ravis.