Parmi les principaux enseignements de cette édition :
- Alors que le taux de chômage en France vient de passer sous la barre des 9% - une première depuis 2007- les intentions d’embauche restent globalement positives pour ce second trimestre de l’année. En hausse de 4%, elles progressent de 2 points par rapport au trimestre précédent et à la même période en 2017.
- Cet optimisme diffère selon les régions : alors que le Nord et la Région Parisienne restent dynamiques, le Centre-Est affiche des perspectives de recrutement qui stagnent.
- Les chefs d’entreprise de 9 secteurs d’activité sur 10 chercheront à recruter au cours des trois prochains mois. En tête, les employeurs de la construction et surtout de l’agriculture, où les intentions d’embauche ont progressé de 14 points en un an.
- C’est au sein des petites entreprises (10 à 49 salariés) que la croissance des prévisions d’embauche est la plus forte : 3 points de plus qu’au trimestre précédent, et 6 points par rapport à la même période en 2017.
« Ce baromètre montre que l’optimisme des chefs d’entreprise s’amplifie, de manière durable et solide, dans la plupart des régions et secteurs, souligne Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France. Deux secteurs se distinguent : la construction d’abord, avec un niveau record de mise en chantiers de logements neufs en 2017, ce qui a bénéficié à l’ensemble de la filière ; l’agriculture ensuite, avec un niveau d’intentions d’embauche élevé, pour le troisième trimestre consécutif. Le secteur bénéficie de la forte hausse de la demande mondiale pour les produits agro-alimentaires ».
Un 2ème trimestre qui confirme le dynamisme des entreprises françaises sur le front de l'emploi
- Les employeurs interrogés en France par ManpowerGroup annoncent, globalement, des intentions d'embauche en hausse : la prévision nette d'emploi, corrigée des variations saisonnières, atteint +4%, soit une progression de 2 points par rapport au trimestre précédent, et à la même période en 2017.
- Une attitude liée au niveau d'optimisme record des chefs d'entreprise français. Les récentes annonces de l'INSEE sur les niveaux de croissance attendus en 2018 amplifient et solidifient encore cette euphorie quasi générale.
Une croissance des embauches dans toutes les régions, sauf dans le Centre-Est
- Dans quatre des cinq régions étudiées, les intentions d'embauche s'avèrent positives. C'est dans le Nord qu'elles progressent le plus : +8%, soit 6 points de plus par rapport à la même période en 2017. Dans cette région où le taux de chômage reste élevé (12%), la reprise économique semble enfin produire ses effets, notamment dans l'industrie et les services.
- La Région Parisienne conserve son dynamisme (+5 %) dans ses intentions d'embauche, tandis que les prévisions pour le Sud sont légèrement plus faibles qu'au second trimestre 2017 (-2%).
- Le Centre-Est est la seule région dans laquelle les intentions d'embauche restent nulles, et ce pour le deuxième trimestre consécutif. Elles diminuent de 4 points par rapport à la même période en 2017. Dans cette région industrielle particulièrement marquée par les années de crise, la reprise reste plus poussive que dans le reste du pays. De ce fait, la majorité des chefs d'entreprise hésitent encore à recruter, se contentant pour l'instant d'améliorer leur productivité.
Des perspectives d'embauche dynamiques dans l'agriculture, la banque-finance marque le pas
- Les effectifs devraient augmenter dans 9 secteurs d'activité, sur les 10 étudiés.
- Pour le deuxième trimestre consécutif, c'est dans l'agriculture que les intentions d'embauche progressent le plus : +8%, soit une hausse de 4 points par rapport au trimestre précédent, et de 14 points d'une année sur l'autre. Une croissance liée notamment à la reprise des exportations dans le secteur agro-alimentaire (+6,5% en 2017).
- La construction affiche elle aussi des intentions d'embauche en hausse de 8%, mais ne progresse pas par rapport au trimestre précédent. La croissance du secteur est tirée uniquement par la construction neuve, qui devrait connaître un tassement en 2018.
- Dans le secteur banque-finance, les intentions d'embauche restent orientées à la hausse, mais ne progressent que d'un point par rapport au premier trimestre 2018. Et elles perdent un point par rapport à la même période en 2017. Un chiffre lié aux restructurations en cours dans les banques.
- L'industrie extractive est le seul secteur dans lequel les intentions d'embauche restent nulles. Après des années de décroissance des effectifs, le secteur reste ralenti, notamment du fait de la baisse des cours de certains minerais.
Les petites entreprises, championnes de l'optimisme
- Dans les quatre catégories d'entreprises étudiées, des augmentations d'effectifs sont prévues. Les plus importantes auront lieu dans les grandes entreprises (+de 250 salariés) et les moyennes (50 à 249 salariés). Les employeurs dans ces deux catégories annoncent des prévisions d'embauche en hausse, respectivement de 17% et 13%. Les prévisions restent stables pour les entreprises de taille moyenne et diminuent légèrement dans les grandes entreprises, par rapport au trimestre précédent.
- C'est au sein des petites entreprises (10 à 49 salariés) que la croissance des prévisions d'embauche est la plus forte : 3 points de plus qu'au trimestre précédent, et 6 points par rapport à la même période en 2017.
International : les Etats-Unis, le Japon et Taïwan en tête des prévisions d'embauche
Les intentions d’embauche progressent dans l’ensemble des 44 pays étudiés, à l’exception de l’Italie.
- Taïwan arrive en tête du classement (+26%). Logique dans un pays qui a connu une croissance record en 2017 (+2,9%) grâce notamment au fort rebond de ses exportations. Le Japon, de son côté, se classe 2ème avec des prévisions d’embauche en hausse de 24%.
- Les Etats-Unis, quant à eux, maintiennent des prévisions élevées, (+18%) mais régressent d’un point par rapport au trimestre précédent.
- Dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique), les employeurs de 25 des 26 pays étudiés anticipent une hausse de leurs effectifs. Le climat des embauches est largement favorable du côté de la Hongrie (+18%), la Grèce et la Turquie (+16%). Le seul pays dans lequel les employeurs se montrent pessimistes est l’Italie (-1%, en baisse d’un point par rapport au trimestre précédent). Malgré une reprise de la croissance, le pays accuse un retard de fond en termes de productivité, qui pèse sur sa compétitivité et ses coûts.
Les résultats complets de l’étude pour les 44 pays sont disponibles sur www.manpowergroup.com/meos