
Le contrat de performance signé en 2022 avec l'Etat, unanimement jugé insuffisant dans le monde du ferroviaire, "donnait de la visibilité" "mais il traduisait aussi le fait qu'avec les moyens (attribués) le réseau allait continuer à vieillir", a-t-il estimé devant la commission de l'aménagement du territoire du Sénat.
Le budget supplémentaire annoncé par la Première ministre Elisabeth Borne le 24 février doit permettre d'ajouter 1 milliard d'euros par an d'ici 2027 aux sommes consacrées à l'entretien du réseau pour enrayer sa "lente dégradation", et de consacrer 500 millions par an à la modernisation.
"Le programme vise à nous remettre dans la course", a observé M. Chabanel, citant comme priorités la rationalisation des postes d'aiguillage et une modernisation de la signalisation.
Ses équipes vont préparer ces travaux, en attendant que le gouvernement précise son programme en juin, a-t-il noté.
"Il faudra des financements qui ne reposent pas que sur les péages ferroviaires", les droits de passage des trains qui sont déjà très élevés, a-t-il ajouté.
Matthieu Chabanel "voit d'un bon oeil" l'implication de la Société du Grand Paris, également annoncée par Mme Borne, pour l'aider à concevoir les RER métropolitains, autre priorité du gouvernement.
"SNCF Réseau a déjà beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail" avec les travaux de modernisation annoncés, a-t-il dit.
Concernant les relations avec ses partenaires, notamment les collectivités, ils "ont envie de plus de trains, mais aussi de notre part de plus de transparence, de plus de proactivité et de plus de capacité à rendre compte de ce que nous faisons, notamment sur les projets", a constaté le dirigeant, arrivé en fonction en octobre.
SNCF livre 96% de ses projets dans les délais, et 20% d'entre eux dépassent le budget. Ce qui est "beaucoup trop", a-t-il reconnu.
M. Chabanel a rappelé ses priorités dans l'entreprise: renforcer les liens avec les territoires traversés et leurs acteurs économiques, avoir "un vrai rôle d'animateur" dans la filière française du ferroviaire, revenir à l'équilibre financier avec une gestion plus rigoureuse et réduire son impact sur l'environnement.
Les "prérequis" restent la sécurité des exploitations ferroviaires et "réussir le triptyque autour du recrutement, de la formation et de la fidélisation" des agents, a-t-il ajouté.