Ce rapport est le second publié par le comité scientifique d'évaluation du Plan d'investissement dans les compétences, le PIC. Lancé en 2018 et doté de 15 milliards d'euros sur cinq ans, ce programme phare de l'exécutif a pour objectif de susciter la formation de deux millions de demandeurs d'emplois, jeunes ou peu diplômés, sur la période 2018-2022.
Selon les auteurs, "en 2018, année d'amorçage du PIC, les principaux programmes de formation et d'accompagnement ont enregistré près de 820.000 entrées de personnes en recherche d'emploi". Ce nombre est monté à 1,018 million en 2019 et à 1,107 million en 2020.
Mais ce maintien est en trompe-l'oeil, car il est dû à la "montée en charge extrêmement rapide", avec 307.000 entrées en formation en 2020, du CPF autonome (une innovation de la loi Avenir professionnel qui permet aux actifs de s'inscrire directement auprès des centres de formation). "Les CPF ont surtout financé des formations courtes alors que l'objectif du PIC est plutôt de développer des formations longues et qualifiantes", soulignent les auteurs.
Hors CPF, le nombre d'entrées en formation a diminué de 21% (de 1,018 million à 800.000).
"Ceci est lié à la fois aux effets directs du confinement, malgré l'effort des organismes de formation pour fournir des solutions de continuité, et au fait qu'une part importante des formations proposées notamment par Pôle emploi préparent directement à des embauches qui n'avaient plus lieu", notent-ils.
32% des formations en cours ont ainsi pu être maintenues lors du premier confinement, 79% au deuxième.
Autre point qui amène à avoir une vision nuancée du PIC, "les moins diplômés, cible du programme, voient leur accès à la formation augmenter, mais pas davantage que les autres catégories". Alors qu'ils représentent 56% des demandeurs d'emploi, les personnes peu diplômées "ne représentent que 52% des entrées en formation, une part qui n'a pratiquement pas évolué sur la période", souligne le comité présidé par l'économiste Marc Gurgand.
"Autre cible prioritaire du PIC, les jeunes, en particulier non qualifiés, ne semblent pas non plus avoir relativement plus bénéficié de l'augmentation des entrées en formation", ajoute-t-il.
Et les auteurs de conclure que, "si une partie de ce constat s'explique par la crise sanitaire, il semble peu probable que l'objectif de fournir 2 millions de formations supplémentaires au bénéfice des publics les plus éloignés de l'emploi puisse être tenu sur les cinq années initialement prévues par le plan".
Apprentissage: le record de 2020 déjà "battu", annonce Borne
Le nombre de contrats d'apprentissage signés en 2021 a déjà "battu le record de l'an dernier", a indiqué vendredi la ministre du Travail Élisabeth Borne, soulignant "la reprise très dynamique" de l'emploi ces derniers mois.
"On est déjà à 560.000 contrats d'apprentissage signés cette année", contre 526.000 pour toute l'année 2020, a précisé Mme Borne sur France Info.
"C'est une très bonne nouvelle, on a battu le record de l'an dernier", s'est-elle félicitée, saluant également la forte baisse du nombre de chômeurs en octobre (-113.000 selon Pôle emploi).
"Sur six mois, on a 500.000 demandeurs d'emploi sans activité en moins, ça montre que la reprise est très dynamique", a-t-elle affirmé.
La ministre du Travail a néanmoins estimé "normal" de renforcer les contrôles de chômeurs, afin "de s'assurer qu'ils recherchent activement du travail", rappelant son objectif de "25% de contrôles de plus dans les six prochains mois".