Pilotée par le ministre délégué aux PME, Alain Griset, cette médiation vise à "identifier les éventuels comportements abusifs, de sécuriser les approvisionnements ainsi que l'activité des entreprises", a précisé Bercy dans un communiqué.
Une première réunion se tiendra d'ici à fin mai, avec les acteurs de la filière, le médiateur des entreprises et le ministère.
Cette annonce intervient au moment où le secteur du bâtiment souffre d'une forte hausse des prix des matières premières, comme le bois de construction, l'aluminium ou l'acier.
En cause notamment, une reprise de l'activité, notamment en Chine et aux États-Unis, beaucoup plus rapide que ce qu'escomptaient les fournisseurs de ces matières, et qui conduit à des pénuries un peu partout dans le monde.
"Des difficultés d'approvisionnement en matériaux et matériels (...) se font déjà sentir depuis plusieurs semaines et (...) risquent de s'amplifier", indiquait fin avril la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).
Conséquence: les relations entre les acteurs de la filières sont tendues, avec des délais de livraisons qui s'allongent, en plus des hausses de prix.
Pour le gouvernement, l'enjeu est aussi de ne pas freiner la reprise économique, alors que le bâtiment est un des moteurs de la sortie de crise et qu'une partie du plan de relance repose sur des projets dans le logement, en particulier pour de la rénovation thermique.
La FFB salue les annonces du ministère
La FFB salue les annonces du ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance, qui répondent à ses alertes réitérées depuis fin 2020, suite au choc constaté sur les prix des matériaux du BTP.
En recommandant le gel des pénalités de retard sur les marchés publics en cas de difficultés d'approvisionnement avérées, cette communication envoie un signal fort qui doit permettre d'éviter une fragilisation du secteur, car les artisans et entrepreneurs subissent cette situation sans pouvoir l'anticiper.
En rappelant que les marchés publics de plus de trois mois doivent obligatoirement prévoir des mécanismes d'indexation des prix, le gouvernement confirme que les chantiers de BTP nécessitent une part importante de matières premières soumises aux évolutions des cours mondiaux.
En installant une médiation nationale de filière, le gouvernement ouvre la possibilité d'un échange plus approfondi entre acteurs, de façon à restaurer une confiance qui s'effrite avec l'allongement de cette crise.
Pour Olivier Salleron, le président de la FFB, « Ces annonces constituent une véritable première avancée sur un sujet lourd de préoccupation pour les tout prochains mois. Reste à s'assurer de leur prise en compte effective dans les marchés publics et de l'impact qu'elles pourront avoir également sur les marchés privés. Reste aussi à trouver des solutions pour les marchés en cours, lorsqu'ils souffrent d'un choc de prix totalement imprévisible mais sans problème lourd d'approvisionnement. Par ailleurs, la FFB réitère sa demande de prise en charge à 100 % de la mise au chômage partiel de compagnons faute de matériaux ».