Près de 42 millions de passagers sont passés par Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly l'année dernière, une augmentation de 26,8% par rapport à 2020, a précisé le Groupe ADP, leur gestionnaire, dans un communiqué.
Les installations ont connu en 2021 une "reprise progressive, conformément aux prévisions", a résumé l'entreprise contrôlée par l'État français, et partie de très loin puisqu'en 2020, le trafic des aéroports parisiens s'était effondré de 69,4% sur un an.
ADP avait estimé que la fréquentation des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly atteindrait entre 30 et 40% de celle de 2019 l'année dernière, encore marquée par des vagues épidémiques et des fermetures de frontières, en particulier en Asie et en Amérique du Nord.
Cette dichotomie se retrouve dans les chiffres de Roissy et d'Orly : le premier aéroport a pâti de sa spécialisation dans les long-courriers et n'a retrouvé en 2021 que 34,4% du trafic de 2019, la hausse sur un an n'ayant été que de 17,7%.
En revanche, Orly, qui dessert surtout les lignes intérieures, européennes et les territoires d'outre-mer, a vu sa fréquentation bondir de 45,6% sur un an, pour atteindre 49,4% du trafic de 2019.
Toujours dans les aéroports parisiens, le niveau de trafic varie énormément selon les liaisons : les lignes en France métropolitaine ont atteint en 2021 52,7% de leur niveau de 2019, après avoir crû de 26,6% sur un an. Le chiffre est encore meilleur vers les territoires d'outre-mer : 63,6% de l'avant-crise, grâce à une progression de 16,3%.
Asie en berne
En revanche, le trafic en dehors des frontières reste bloqué à environ un tiers du niveau de 2019, qu'il s'agisse des liaisons intra-européennes (37,8%) ou au-delà du Vieux Continent (34,9%). Toutes les destinations enregistrent néanmoins de fortes progressions en volume sur un an, à l'exception de l'Asie-Pacifique, où de nombreux pays sont restés fermés aux voyageurs (-51,8% sur un an).
Le Groupe ADP gère également une vingtaine d'aéroports dans le monde, du Chili à la Jordanie. Pour l'ensemble du périmètre, ses équipements ont vu passer en 2021 un total de 160 millions de passagers, également une amélioration (+37,2%) par rapport à 2020, pour atteindre 45,6% du niveau de 2019.
Là aussi, ADP a tenu l'objectif énoncé fin juillet 2021, soit entre 40 et 50% du total d'usagers d'avant la pandémie qui a mis le secteur aérien mondial à genoux.
Sur l'ensemble des installations gérées par ADP dans le monde, la dégringolade de la fréquentation avait atteint 60,4% en 2020 par rapport à 2019.
Le groupe ADP publiera ses résultats financiers annuels 2021 le 16 février prochain. Il a subi au premier semestre de l'année dernière une perte nette de 172 millions d'euros, après un exercice 2020 dans le rouge de 1,17 milliard d'euros, malgré des mesures drastiques incluant des fermetures de terminaux et un plan d'économies tous azimuts incluant une nette réduction de ses effectifs.
Dans l'immédiat, le groupe n'a pas donné de prévisions pour l'année qui vient de commencer et dont le début est marqué par le variant Omicron du Covid-19, très contagieux.
Cette énième vague épidémique a provoqué de nouvelles restrictions de mouvement dans le monde et sapé une tendance à la reprise graduelle du transport aérien européen qui s'était installée depuis l'été 2021, s'est inquiété jeudi dernier l'organisme de surveillance du trafic Eurocontrol.
Cette érosion ne transparaît pas franchement dans les chiffres d'ADP pour décembre : les aéroports parisiens ont retrouvé 64,5% de leur trafic de 2019, après un mois de novembre à 65,5%, au plus haut depuis le début de la crise du Covid-19 en Europe en mars 2020.