"On est entre deux eaux" a estimé M. Martin sur France Info, constatant que "dans un bon nombre de cas la conjoncture est en train de se retourner", un phénomène "flagrant dans le bâtiment", selon lui.
"La dynamique de croissance est en train de s'essouffler dans un panorama mondial qui s'essouffle lui-même", à cause de la hausse des taux d'intérêt. "Il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps", a-t-il dit.
Avant la prochaine conférence sociale, M. Martin a estimé qu'il ne fallait pas qu'il y ait "une répercussion sur l'ensemble des grilles salariales de l'augmentation du Smic".
Il a assuré qu'il n'y aurait bientôt plus "qu'un tout petit nombre de branches qui n'auront pas conclu la revalorisation" du salaire minimum, alors qu'il y en avait 150 au printemps et qu'il en reste encore 80.
Il a mis la situation sur le compte de renégociations se déroulant "à un rythme qu'on ne connaissait pas depuis trente ans", à cause de l'inflation.
Alors que s'ouvrent mardi des discussions à l'Agirc-Arrco avec la possibilité d'une disparition du malus de 10% pendant trois ans sur les complémentaires, M. Martin a considéré que "le régime marche bien" et il a souhaité que "son équilibre financier soit préservé".
Sur le réchauffement climatique, il a répété "l'engagement total" des entreprises à "atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais "il faut être réaliste", selon lui. Il s'est cependant dit "confiant", au vu du "rythme actuel des innovations".
Interrogé sur la nécessité du recours à l'immigration pour les métiers en tension, il a estimé que "la priorité était de faire revenir à l'emploi les chômeurs de longue durée". Il a cependant convenu qu'on "aurait besoin" aussi d'immigration "dite économique", "y compris à de hauts niveaux de qualification". "C'est au politique de prendre ses responsabilités" a-t-il dit.
M. Martin a enfin indiqué avoir "relayé aux chefs d'entreprises" l'appel aux dons des Restos du cœur. "On le fait, souvent à bas bruit, et on va le faire plus encore" a-t-il dit, indiquant avoir lui même donné.
La famille Arnault a annoncé lundi donner 10 millions d'euros à l'association.