Le propriétaire des marques Castorama, Brico Dépôt, B&Q et Screwfix – 1.572 magasins principalement situés au Royaume-Uni, en Irlande, en France et en Pologne - a publié mardi un bénéfice net de 471 millions de livres pour son exercice clos fin janvier, contre 843 millions lors de l'exercice précédent.
Son chiffre d'affaires annuel est quasi stable (-0,9%), à 13,05 milliards de livres.
Le groupe indique également qu'il a passé "tous ses magasins en revue", opération qui a abouti à des dépréciations à hauteur de 139 millions de livres, "principalement au Royaume-Uni et en France".
"Dans l'ensemble des pays où nous sommes présents, nos ventes se sont montrées résilientes, aussi bien sur le marché du +faire soi-même+ que sur celui du +faire-faire+ (professionnels), avec une progression du chiffre d'affaires de 15,6% à surface comparable par rapport au niveau d'avant la pandémie", met en avant Thierry Garnier, directeur général du groupe.
Si l'épidémie de Covid-19 et les différents confinements avaient dynamisé pendant deux ans l'activité grâce à l'importance redonnée à la maison, au bricolage et au jardinage, la donne n'est plus la même.
Pour 2023, M. Garnier pointe "des incertitudes sur les ventes et les hausses de coûts, qui font qu'il y a une baisse du profit pour les analystes dans leurs simulations du marché".
Lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, il a notamment cité "l'impact sur (les) ventes" du groupe "de la crise de l'énergie, éventuellement du ralentissement de l'économie, et de certaines lignes de coûts qui seront en hausse en 2023 comme les frais de salaires compte tenu des hausses de salaires (...) accordées". "On continue aussi d'investir dans le développement de (l'enseigne) Screwfix en France", a-t-il dit.
Kingfisher reprend ainsi à son compte un "consensus d'analystes" qui table sur un résultat ajusté avant impôt de 633 millions de livres pour l'exercice en cours, contre 758 millions lors du précédent.
Nouvelles ouvertures de magasins
Le groupe se dit toutefois "bien positionné pour naviguer" lors de son exercice 2023/24.
A moyen terme, Kingfisher indique que ses "priorités se concentrent sur la croissance, la génération de cash et des retours plus élevés pour (ses) actionnaires". Il table notamment sur une génération de flux de trésorerie libre "entre 400 et 500 millions de livres en 2024/25, puis supérieure à 500 millions chaque année à partir de l'exercice 2025/26".
Côté magasins, Kingfisher signale qu'un "nombre record" de 82 magasins Screwfix - enseigne dédiée aux professionnels - ont ouvert l'an dernier au Royaume-Uni et en Irlande, et que "jusqu'à 60 nouveaux magasins sont prévus en 2023/24".
En France, où 5 magasins Screwfix se sont récemment implantés, "nous prévoyons jusqu'à 25 nouvelles ouvertures cette année", a détaillé M. Garnier.
En termes de types de produits vendus, il a fait état de "très bonnes ventes" concernant "l'isolation, les produits pour réduire les coûts de l'énergie ou faire des économies d'eau".
Le groupe met également en avant la progression de 146% de ses ventes en ligne au cours des trois dernières années. Il veut atteindre "à terme" 25% de ventes effectuées en ligne, contre 16,5% actuellement.
Concernant le projet d'alliance d'achat entre Kingfisher France et le distributeur français Mr Bricolage, annoncé mardi matin, M. Garnier a réfuté toute idée de rapprochement ou de fusion, en allusion à leur mariage avorté en 2015. "Il n'y a rien à l'agenda sur ce point, on est focalisé dans cette joint-venture à l'achat", a-t-il assuré.
"Cela fait sens de travailler ensemble, Mr Bricolage est un très gros acteur sur le marché français, ses formats de magasins sont très marginalement concurrents des nôtres", a affirmé le directeur général.