
Au cours du discours de Jean-Christophe Repon, le président de la CAPEB a rappelé les progrès réalisés en 2023, notamment la progression dans la reconnaissance de la place et du rôle des entreprises que l'organisation représente.
Jean-Christophe Repon a également rappelé que, malgré le caractère essentiel des TPE et artisans du bâtiment, leurs voix "ne comptent pas à la hauteur de ce qu'elles représentent".
Parmi les avancées réalisées en 2023, on compte :
- L’obtention auprès de la Présidente de la commission des affaires sociales de l’époque de l’Assemblée nationale, Fadila Khattabi, d’une mission flash sur la place des TPE dans la représentativité patronale 3 ans après la première demande de la CAPEB. Les conclusions des deux rapporteurs ont laissé sur sa faim la CAPEB et le dossier a été refermé à la veille d'une nouvelle mesure de l'audience patronale. Ce rapport a tout de même reconnu la nécessité de revoir un dispositif qui crée un fort déséquilibre de représentation entre les grandes et les petites entreprises.
- Deux victoires judiciaires de la CAPEB sont aussi à retenir :
- Confirmation du droit d’opposition majoritaire de la CAPEB sur le champ des entreprises du bâtiment employant jusqu’à 10 salariés
- Reconnaissance de ce même champ comme périmètre de négociation
Jean-Christophe Repon espère qu’en 2024, la CAPEB puisse, avec les organisations syndicales de salariés, faire vivre, à nouveau, un dialogue social constructif et vivant dans le bâtiment, au service des hommes et des femmes du secteur.
L'année 2023 a aussi été l'occasion de s'agrandir pour la CAPEB en atteignant 62.000 entreprises adhérentes, soit 6.000 adhérents de plus en 5 ans. Cette augmentation leur permettra d'avoir plus de poids pour ce faire entendre.
Le dernier trimestre 2023 témoigne d’un recul du volume d’activité des entreprises artisanales du bâtiment de 1,5%,une première depuis 3ans. Soit au total sur 2023, une baisse en volume de 0,6% pour les entreprises artisanales et une perspective que la CAPEB estime sur 2024 à -2%.
Concernant l'activité de rénovation énergétique des bâtiments, le président de la CAPEB déplore un manque d'écoute du Gouvernement malgré une feuille de route de 15 propositions prê tes à l’emploi, n’exigeant aucun financement supplémentaire, pour lever les freins qui entravent l’activité des entreprises et donc la réalisation des objectifs de la France en matière de rénovation, adressée au Gouvernement fin 2023.
De ces 15 propositions, plusieurs ont été reprises dans les rapports officiels de hautes instances comme le Haut Conseil au Climat, la Commission d’enquête du Sénat, ou encore le groupe de travail Décarbonation. On peut citer, par exemple, les propositions visant :
- à mettre en place, pour compléter l’offre RGE, un certificat de conformité de fin de chantier
- ou à faciliter la création et la multiplication des GME, groupements momentanés d’entreprises artisanales
- à permettre des rénovations énergétiques d’ampleur dans le cadre d’un parcours de travaux sur 5 ans maximum, avec le versement d’aides bonifiées au fur et à mesure de l’avancement du chantier.
- à financer le reste à charge des particuliers grâce à la création d’un prêt vert en 3 clics, garanti par l’état, distribué par toutes les banques.
Malheureusement, ces propositions, bien que reprises dans plusieurs annonces du Gouvernement n'ont fait l'objet d'aucune décision.
La réforme de MaPrimeRénov' est aussi pointée du doigt par la CAPEB. Après plusieurs mois à dénoncer cette réforme pourtant attendue et à formuler des propositions d'améliorations, la CAPEB juge que cette réforme va produire l'inverse de l'effet attendu. « Elle va porter paradoxalement un coup très préjudiciable à l’accélération nécessaire des travaux de rénovation énergétique, aux particuliers et à l’activité des entreprises qui les réalisent » selon Jean-Christophe Repon.
Après un Appel de la dernière chance adressé à la Première Ministre complété par une lettre d'une lettre ouverte aux nombreux signataires pour appeler à une révision immédiate de la réforme en fin d'année, la CAPEB a vu la réforme entrée en vigueur sans les évolutions demandées.
C'est pourquoi Jean-Christophe Repon va demander au nouveau Premier ministre un rendez-vous au nom des 30 signataires pour porter leur demande de concertation en vue de faire évoluer cette réforme, dans les plus brefs délais.
Jean-Christophe Repon a conclu son discours sur la nécessaire attractivité des métiers représentés par la CAPEB.
Pour Jean-Christophe Repon : « La CAPEB est consciente du rôle qu’elle a à jouer. En 2023, nous avons largement mis en exergue les atouts dont disposent nos entreprises et qui correspondent en très grande partie aux aspirations de la génération Z. Nous l’avons exposé et porté à travers notre Livre blanc co-écrit avec le CCCA BTP. Nous l’avons démontré à l’occasion de notre participation aux Worldskills qui se sont tenus à Lyon et dans le cadre desquels nous avons donné aux jeunes visiteurs l’opportunité de construire une maison durable à nos côtés. Une expérience d’une très grande richesse qui a été couronnée par le lancement officiel de notre campagne de promotion "Artisan du bâtiment pour moi, pour nous tous". En 2024, nous continuerons bien sûr cette action tout en l’amplifiant et en insistant sur l’urgence de renforcer notre action collective en faveur de l’attractivité de nos métiers et de la bonne gestion de nos entreprises artisanales du bâtiment si nous voulons assurer la pérennité de notre secteur. Réfléchir à l’avenir de nos métiers en étant à l’écoute des évolutions de marchés est tout aussi indispensable. C’est tout l’objet de nos ex journées professionnelles de la construction qui, cette année, changent de nom pour devenir "Les rencontres des métiers du bâtiment." »