En Belgique, un joyau du patrimoine bientôt rénové pour célébrer le lien avec l'Asie

"Un palais des routes de la soie" à Bruxelles pour célébrer les liens commerciaux et culturels avec l'Asie : c'est l'objectif poursuivi avec la rénovation et la transformation du Pavillon chinois de Laeken, un joyau architectural rare en Europe aujourd'hui considéré en péril.

"Ce bijou du patrimoine belge doit absolument être sauvegardé et rouvert rapidement au public", a déclaré mardi lors d'une visite de presse Diane Hennebert, personnalité du monde culturel bruxellois qui s'est vu confier par le gouvernement le pilotage du projet de rénovation de cet ancien musée.

Aujourd'hui propriété de l'Etat fédéral, le Pavillon chinois a été construit lors de la première décennie du 20e siècle, commandé à l'architecte français Alexandre Marcel par le roi des Belges Léopold II. Le souverain avait été impressionné par les réalisations de l'architecte pour l'Exposition universelle de 1900 à Paris, notamment son pavillon du Cambodge.

Situé tout près du château royal de la commune bruxelloise de Laeken, ce Pavillon, avec ses façades en bois sculpté et sa toiture aux angles relevés, est considéré comme un rare témoignage en Europe de l'architecture traditionnelle chinoise.

L'intérêt patrimonial réside aussi dans sa décoration intérieure très éclectique, mélangeant les dorures rococo au marbre classique, et les éléments asiatiques en bois sculpté aux faïences de Delft ou aux motifs floraux de l'Art nouveau.

Mais, en 2013, ce qui était alors l'édifice principal des Musées de l'Extrême-Orient de Belgique (associé à la Tour japonaise toute proche) avait dû fermer en raison de l'instabilité du bâtiment mettant en péril la sécurité du public.

Et aujourd'hui le Pavillon est "dans un état de délabrement préoccupant", en raison notamment d'infiltrations d'eau, selon le gouvernement régional de Bruxelles, qui a intenté au printemps une action en justice contre l'Etat fédéral pour accélérer les rénovations.

En Belgique, la région est le niveau de pouvoir chargé de la gestion des biens classés au patrimoine.

Mardi, l'administration fédérale qui gère le patrimoine immobilier de l'Etat a annoncé concéder à une association la sauvegarde et la future exploitation du Pavillon comme lieu d'art.

Diane Hennebert, chargée de mettre sur pied cette association réunissant administrateurs privés et publics, a dit tabler sur une ouverture "fin 2027", après des travaux estimés à environ six millions d'euros.

L'objectif serait d'inaugurer le nouveau "palais" avec une exposition consacrée aux "arts textiles", aux broderies et soieries typiques de l'Extrême orient, a précisé cette philosophe de formation, ex-directrice de l'Atomium.