Près de 300 secouristes, aidés de drones, de chiens de sondes avec caméras et micros, s'activent toujours dans l'après-midi, 15 heures après le début des opérations, à dégager les décombres avec précaution, a constaté l'AFP.
Tôt mardi matin, ils ont retrouvé le corps d'un octogénaire, ainsi qu'une septuagénaire grièvement blessée qui a été héliportée, a indiqué à la presse Javier Alonso, ministre de la Sécurité de la province de Buenos Aires, où se trouve Villa Gesell.
L'immeuble a "implosé, il est tombé sur lui-même. Les trois derniers étages des dix de la tour sont tombés sur le bâtiment adjacent", a précisé à l'AFP M. Alonso. "Les voisins ont entendu un craquement, une vibration dans le sol et quelques minutes plus tard, ça s'est effondré".
Ces deux premières victimes rapidement retrouvées habitaient le bâtiment adjacent, à 25% écrasé par l'effondrement de l'immeuble situé à quelques minutes à pied de la plage de Villa Gesell.
Selon la municipalité, l'immeuble, en temps normal un appart-hotel, s'est écroulé vers 01H00. "Entre 7 et 9 personnes", notamment "des ouvriers qui travaillaient sur un chantier clandestin", "sans autorisation municipale", pourraient se trouver parmi les personnes manquantes.
Le ministre Alonso a confirmé cette estimation "d'entre 7 et 9" personnes manquantes, après plusieurs heures de flottement sur le nombre réel de personnes potentiellement sous les décombres, car l'immeuble au moment de l'écroulement "ne fonctionnait pas comme un hôtel".
"Modification de structure"
Sur la montagne de gravats, les chiens escaladaient les étages empilés, et les sauveteurs évoluaient a pas mesurés pour "un travail qui se fait à la main, parce qu'il y a des personnes là-dessous, et on ne peut pas déplacer avec des machines", a expliqué à l'AFP Hugo Piriz, commandant du dispositif de pompiers.
C'est ainsi qu'ils ont, mardi matin, récupéré la victime blessée : "On a fait silence, on a entendu un bruit de coup sur un tuyau, puis en s'approchant on a pu entendre la voix. Un travail dur de plusieurs heures", a souligné Hugo Piriz.
Les opérations de secours "vont être lentes", car plusieurs couches de décombres doivent être ôtées, a prévenu le ministre Alonso, insistant toutefois que lors d'accidents similaires, "des personnes ont été retrouvées vivantes jusqu'à une semaine plus tard".
"Le temps passe, mais moi je veux mon petit vivant, je veux mon fils vivant, entier !", s'alarmait auprès de journalistes Silvana Perhauc, qui se présentait comme la mère d'un des portés manquants.
Le chantier du "Dubrovnik Hôtel" avait été stoppé une première fois en août par la municipalité. Des travaux superficiels (peinture, revêtement de sol) avaient depuis été réautorisés, mais "des modifications de structure auraient été réalisées de façon irrégulière et illégale dans la partie qui s'est effondrée", a souligné la municipalité.
Le président de l'association des hôteliers de Villa Gesell, a indiqué sur la chaîne TN avoir visité l'hôtel il y a dix jours, et constaté que les propriétaires avaient fait "percer la dalle d'un deuxième étage", pour installer un ascenseur.
Le chef du chantier de l'immeuble et deux maçons ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête qui débute, selon des sources judiciaires citées par le quotidien La Nacion.
Villa Gesell est une station balnéaire d'environ 40.000 habitants, à 350 km au sud de Buenos Aires, sur la côte atlantique, qui vit essentiellement du tourisme, et qui enfle de dizaines de milliers de vacanciers chaque été, en particulier une clientèle jeune et festive.