Face à l’urgence de la situation, la Commission Développement Durable de Cinov émet le vœu que l’ensemble des décisionnaires – au premier rang desquels les États – accélèrent et renforcent les progrès engagés d’ici la COP 27 qui aura lieu dans un an en Égypte, pour que les objectifs fixés restent fidèles à ceux figurant dans l’Accord de Paris.
Présent à Glasgow pour la COP 26 cette année, Idriss Kathrada, président de la Commission Développement Durable de la Fédération Cinov, a pu assister aux échanges et participer à certaines tables-rondes pour exprimer le point de vue de la branche BETIC sur les questions liées au changement climatique et à la nécessaire accélération de la transition écologique.
Un constat alarmant partagé par la Fédération Cinov
S’appuyant sur le discours inaugural d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, dont elle partage les grandes orientations, la Fédération Cinov considère qu’une augmentation de 2,7 degrés – telle qu’estimée par le dernier rapport sur les plans nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre – serait catastrophique pour la planète.
A rebours de ces estimations alarmantes, qui doivent pousser l’ensemble des décisionnaires à agir rapidement, Cinov rappelle son attachement aux ambitions qui figuraient en 2015 dans l’Accord de Paris.
Selon Idriss Kathrada, « les scénarii du secrétaire général de l’ONU sont terrifiants. Il nous faut d’urgence nous recentrer sur nos objectifs initiaux, tels qu’ils figuraient dans l’Accord de Paris sur le Climat, et qui fixaient le seuil de réchauffement en deçà de 2 degrés Celsius, de préférence à 1,5 degré. » Et de rappeler « qu’il en va de notre avenir et de notre survie collective : il faut donc urgemment nous donner les moyens de cette ambition. »
Des avancées notables qu’il conviendra d’accélérer et de renforcer
Si la Fédération Cinov regrette le bilan en demi-teinte de la COP 26, elle salue toutefois de réelles avancées, notamment en ce qui concerne l’engagement des États – à travers leurs Contributions Nationales Déterminées (CDN) – de passer de +3,2° à +2,7° puis, avec les déclarations complémentaires concernant le méthane, la reforestation et la diminution de la place du charbon, à +2,4°, bien que ce chiffre demeure trop élevé.
Le respect et le relèvement du niveau de financement de l’adaptation par plusieurs pays sont également très importants pour mieux reconnaître et répondre aux effets du changement climatique. Aussi, la Fédération Cinov salue le partenariat noué entre la France, l’Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union Européenne pour aider l’Afrique du Sud à sortir du charbon. Cité en exemple le 13 novembre par le Commissaire européen à l’Action climatique et vice-président de la Commission Européenne Frans Timmermans, ce partenariat pourrait préfigurer d’autres accords de ce type pour accélérer la transition énergétique dans des pays tiers.
Enfin, Cinov se réjouit que les Solutions fondées sur la Nature (SfN), en relation avec la biodiversité, soient pleinement reconnues comme mobilisables pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. La Fédération considère en effet que la lutte contre les conséquences du changement climatique est indispensable, mais qu’il est aussi essentiel de travailler sur l’adaptation audit changement. Pour cela, Cinov plaide pour l’investissement dans les SfN (forêts, sols, agroécologie, mangrove…), le développement des capacités d’extraction de dioxyde de carbone de l’atmosphère et le renforcement des mécanismes d’échanges de droits carbone, notamment pour pallier leurs limites physiques.
2022-2030 : plus que huit ans pour inverser la tendance
La Fédération Cinov partage les ambitions de la COP 26 qui insistent sur la nécessité d’une décarbonation de près de 50% à l’échelle mondiale d’ici 2030 – une date devenue aussi importante que 2050, a fortiori si l’on souhaite conserver l’objectif de l’Accord de Paris d’un seuil de réchauffement inférieur à 2°C.
En sa qualité d’acteur du secteur privé, Cinov soutient pleinement l’agenda de l’année à venir afin de rehausser le niveau d’ambition et de déploiement dans la « course au zéro carbone », tant en France que dans le reste du monde. « En France, cela se traduit par exemple par l’engagement pour le déploiement de la RE2020 dans le secteur du bâtiment, le Contrat de Relance de Transition Écologique dans les territoires, et le bilan GES avec des objectifs fondés sur la SNBC ou sur la science, dans le prolongement de la dernière version de la norme ISO 14064-1 pour les entreprises et collectivités » détaille Idriss Kathrada, président de la Commission Développement Durable de la Fédération Cinov.
« Dans le reste du monde, ce soutien s’appuie notamment sur les initiatives de la Global Alliance for Buildings and Construction (GABC) et de Construction 21, qui accompagnent le relèvement du niveau d’exigence et la diffusion des bonnes pratiques » explique M. Kathrada.
Le soutien de la Fédération Cinov passe également par la promotion de la Charte sur le Climat de la Fédération internationale des ingénieurs-conseils (FIDIC) – dont est membre Cinov aux côtés de 100 associations nationales et régionales d’ingénierie.