Jeudi, le groupe diversifié a confirmé ses objectifs annuels en publiant un bénéfice net de 240 millions d'euros au premier semestre 2017, meilleur qu'anticipé par les analystes et aidé par des éléments exceptionnels.
Après une perte de 28 millions d'euros sur la même période un an plus tôt, les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset tablaient sur 234 millions d'euros de bénéfice net, de janvier à juin.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice aurait été de 217 millions d'euros, précise un communiqué. Les comptes semestriels intègrent 32 millions de produits non courants, contre 149 millions d'euros de charges au premier semestre 2016.
Bouygues a en parallèle annoncé que sa filiale Colas a signé un accord pour acquérir le canadien Miller McAsphalt, renforçant ainsi ses activités de construction de routes sur l'ensemble du territoire canadien.
Le prix d'acquisition, susceptible d'être réévalué, "devrait conduire à un multiple d'environ 12 fois le résultat opérationnel moyen", soit 1,09 milliard de dollars canadiens ou 665 millions d'euros, et l'opération devrait être bouclée début 2018.
Financée par dette, elle "ne remettra pas en cause la solidité du bilan de Colas".
"Nous avons passé sept ans de crise financière, en France et à l'international, avec une double peine puisqu'en France, la crise des télécoms a été particulièrement violente", a commenté jeudi le PDG Martin Bouygues, en présentant les résultats semestriels du groupe à la presse.
"Nous sortons de cette période avec beaucoup de satisfaction et d'enthousiasme, pour entrer dans une période où l'on va pouvoir réfléchir à la croissance: cette acquisition est assez symbolique de cette sortie de crise", a-t-il ajouté.
"Cela fait 12 ans que Colas Canada a approché Miller McAsphalt: les choses ont failli se faire à de nombreuses reprises, pour finalement se concrétiser hier", selon le PDG.
Contrats du Grand Paris
Ce rachat permettra à Colas d'être opérationnel dans "l'essentiel des territoires couvrant l'activité économique" du Canada, un pays dont les besoins en infrastructures sont importants.
Le résultat opérationnel courant de Bouygues s'établit à 385 millions d'euros, soit 179 millions d'euros de plus qu'au premier semestre 2016, tandis que la marge opérationnelle courante progresse de 1,1 point sur la période, "tirée par les bonnes performances de Bouygues Telecom et TF1".
Le chiffre d'affaires semestriel est de 15,17 milliards d'euros, en hausse de 3,4% par rapport au premier semestre 2016, porté tant par la France (+3,3%) que l'international (+3,4%).
Pour sa part, le carnet de commandes des activités de construction progresse de 5% sur un an, et atteint 31,2 milliards d'euros à fin juin.
Chez Bouygues Construction, les prises de commandes augmentent de 13% au premier semestre 2017, avec notamment le gain du contrat pour le lot T3A de la ligne 15 Sud du Grand Paris, pour 304 millions d'euros. Sur les 3,6 milliards de contrats du Grand Paris déjà attribués, Bouygues en a remporté 1,3 milliard, soit "environ un tiers", a précisé le groupe.
Les réservations de logements chez Bouygues Immobilier bondissent de 20% au premier semestre dans un marché soutenu par le dispositif Pinel, l'élargissement du prêt à taux zéro et les taux d'intérêt bas.
Le carnet de commandes de Colas ressort à 3,4 milliards d'euros, en hausse de 9% à fin juin.
Ces résultats confortent l'objectif d'"amélioration de la profitabilité" du groupe cette année.
La filiale Bouygues Telecom, qui a dégagé un bénéfice net de 122 millions d'euros au premier semestre, devrait atteindre une marge d'Ebitda "légèrement au-dessus de 25%".
Publié le 24 juillet, le bénéfice net de TF1 s'élève à 46,9 millions d'euros au deuxième trimestre.