L'érosion du nombre de transactions, amorcé depuis l'automne 2022, se confirme au premier semestre 2023 et le volume total devrait repasser sous la barre du million de transactions pour atteindre environ 950.000 ventes sur l'année.
Cela représente plus de 150.000 transactions en moins par rapport à 2022 (-15%), soit la deuxième plus forte baisse annuelle des ventes depuis 1990, selon la Fnaim.
Presque tous les départements sont concernés, et certaines villes plus que d'autres, comme Paris. Seules les stations balnéaires et les stations de ski parviennent à tirer leur épingle du jeu.
"L'effet de l'inflation de ces derniers mois et les difficultés croissantes dans l'accès au crédit immobilier se font clairement ressentir sur le nombre de transactions qui chute drastiquement", a commenté Loïc Cantin, président de la Fnaim.
Les prix, qui résistaient jusqu'ici, subissent eux aussi le ralentissement.
Si leur progression ralentit sur un an (+2,9% en juin 2023 contre +6,3% en juin 2022), ils reculent d'1% sur trois mois. Ce sont les maisons qui subissent la plus forte baisse (-1,7%).
Pour 2023, la Fnaim anticipe une baisse de 5% des prix, soit 10% en valeur réelle compte tenu de l'inflation.
La forte remontée des taux d'intérêt des crédits immobiliers, qui ont triplé en moins de 18 mois pour atteindre 3,28% en mai, n'arrange pas les choses.
Entre janvier 2022 et mai 2023, les ménages ont ainsi perdu 40.000 euros de capacité d'achat. Une tendance qui s'accentuera encore en 2023, prévoit la Fnaim. La production de crédit a elle chuté de 31% par rapport à 2022.
Revenant sur les annonces faites par la Première ministre lors de la restitution des travaux du Conseil national de la refondation, Loïc Cantin a réitéré la large déception du secteur.
"Les propositions de la Fnaim sur la portabilité des prêts ou la mobilisation du dispositif d'investissement locatif Pinel pour les primo-accédants n'ont pas été entendues", a-t-il regretté, rappelant que le nombre de défaillances d'agences immobilières était reparti à la hausse depuis un an.
Sur le volet rénovation, la Fnaim propose un dispositif dit de "vente en l'état futur de rénovation" pour que les travaux ne freinent pas les ventes.
Ce dispositif permettrait à un vendeur de garantir des travaux à l'acquéreur moyennant rémunération pendant la durée des travaux.