Cette réunion a été l’occasion d’effectuer un premier bilan à la fois des consommations énergétiques et de l’effet des mesures mises en place cet hiver pour renforcer les économies d’énergie des activités et surfaces tertiaires. Cela a été tout l’objet des retours d’expériences demandés aux acteurs de la grande distribution, des centres commerciaux et d’autres surfaces tertiaires.
La tenue de ce groupe de travail a été l’occasion de rappeler les enjeux singuliers liés à ces secteurs les activités marchandes représentant près de 45% des consommations du secteur tertiaire, soit 100 TWh (dont 30 TWh pour les grandes surfaces). Ce sont également des activités qui sont au cœur du quotidien des Français et qui peuvent permettre de faire évoluer les comportements.
Dans ce cadre, il a été fait référence aux travaux menés durant l’hiver autour de l’association des enseignes de la grande distribution (PERIFEM), qui a organisé les discussions des grandes et moyennes surfaces, et qui a annoncé des mesures communes pour les enseignes de grande distribution, adoptées à leur tour par une quarantaine de fédérations représentatives du commerce. Ces mesures incluent notamment :
- L’extinction automatique des enseignes lumineuses dès la fermeture du magasin ;
- La systématisation de la baisse d’intensité lumineuse :
- Avant l’arrivée du public : diminution de l’éclairage de la surface de vente de 50% ;
- Pendant la présence du public, diminution de l’éclairage de la surface de vente de 30% sur les périodes critiques de consommation.
- La gestion plus sobre des besoins en énergie via, par exemple, la coupure du renouvellement d’air la nuit ou le décalage de la production de glace.
Ce protocole de mesures ont déjà eu des résultats importants et devraient permettre d’économiser 1 TWh sur l’année, soit 7% de la consommation énergétique du secteur des grandes enseignes de distribution.
En complément, le 14 décembre 2022, à la suite d’un point d’étape avec la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, une grande campagne de sensibilisation en magasin, visant à encourager le public aux économies d’énergie a été lancée dans le prolongement de la Campagne du Gouvernement : « Chaque geste compte ».
La réunion a également été l’occasion de présenter les travaux qui ont été lancés par le Plan bâtiment durable qui fédère un large réseau d’acteurs du bâtiment et de l’immobilier. Dans le cadre de ce groupe de travail, son action permet notamment :
- de rassembler des retours d’expériences et des données sur les mesures de sobriété, en coopération avec l’ADEME et l’IFPEB, pour objectiver l’efficacité réelle des mesures et identifier les meilleures pratiques ;
- de valoriser et communiquer autour des bonnes pratiques ;
- d’animer avec La Poste une task force sur les enjeux spécifiques du « petit tertiaire ».
Les premiers résultats de cette action devraient être disponibles au premier semestre 2023. Ils permettront de faire connaître les meilleures pratiques et que l’information circule bien durant l’été pour assurer une préparation idoine de l’hiver. Ces initiatives ont pour objectif de communiquer au mieux auprès des commerces et des gestionnaires de surface tertiaire. Elles viendront s’ajouter au programme « baisse les Watts », lancé en novembre 2022 et dédié à l’accompagnement TPE/PME pour mieux maîtriser leur consommation d’énergie.
Les deux ministres ont salué les efforts entrepris par les acteurs et ont appelé à inscrire cette mobilisation dans la durée, afin de tenir l’objectif de 10% de réduction de consommation d’énergie d’ici deux ans. Tous les participants ont indiqué partager avec conviction cette ambition. Ils ont fait état de leur volonté de le faire, à la fois par conviction, ainsi que pour répondre aux aspirations de nombreux de leurs salariés et de leurs clients.
Cette réunion a également permis de revenir sur les règlementations, qu’elles soient en vigueur ou à venir, qui nécessitent un travail de tous les instants, de l’Etat comme des acteurs privés.
Ainsi en est-il du « décret tertiaire » notamment, qui imposera une baisse de 40% de la consommation énergétique d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050. Ce dispositif fait l’objet d’un travail au quotidien entre les ministères et les représentants des secteurs tertiaires pour parvenir à des mécanismes à la fois ambitieux et opérationnels.
Ainsi en est-il également des décrets qui imposent :
- la fermeture des portes des magasins climatisés ou chauffés sous peine d’une amende de 750 €.
- la fin des terrasses chauffées ou climatisées en extérieur, sous peine d’une amende de 1500€, voire 3000€ en cas de récidive.
Au global, la réunion du groupe de travail « grands commerces et activités tertiaires » a été, pour les ministres et les participants, l’occasion de faire un triple constat : d’abord, celui de la mobilisation et du volontarisme des secteurs concernés, ensuite, celui de la nécessité d’anticiper les enjeux estivaux, comme la ventilation et la climatisation, et enfin, celui des marges de manœuvre qui restaient déployables pour rendre pérenne l’effort de sobriété énergétique.
Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique : « Le plan sobriété mis en œuvre par les enseignes de grande distribution a permis d’économiser plus de 10% d’énergie cet hiver. Ces mesures très concrètes de maîtrise de l’éclairage et du chauffage ont été mises en œuvre de manière systématique dans les enseignes. Nous engageons la filière à pérenniser et amplifier ces mesures, pour que les Français aillent faire leurs courses dans des espaces respectueux de l’environnement et engagés pour la transition énergétique. »
Pour Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme : « L’engagement des grandes surfaces commerciales est fondamental pour parvenir à atteindre une réduction substantielle de notre consommation énergétique, et donner l’exemple pour le reste du commerce comme des activités tertiaires. Nous travaillons avec les acteurs au quotidien, aussi bien sur les règlementations que sur les moyens techniques et opérationnels qui permettront d’atteindre les objectifs d’efficacité énergétique. »