Parmi les principaux candidats et les partenaires ayant été sélectionnés figurent les britanniques BP, SSE et Shell, mais aussi des acteurs internationaux comme les français TotalEnergies et Engie ou encore l'espagnol Iberdrola.
L'ensemble des projets représentent presque 25 GW, soit autant que la capacité d'éolien marin aujourd'hui installée en Europe, dont un peu plus de 10 au Royaume-Uni, en tête en Europe, selon les chiffres du lobby européen WindEurope, datant de 2020.
Les concessions couvrent un peu plus de 7.000 km2. Dix des projets retenus sur 74 candidatures seront flottants, six seront fixes et l'un des parcs sera mixte.
Les lauréats de l'enchère disposent désormais d'une option "leur réservant les droits sur des zones spécifiques de fonds marins", a annoncé lundi dans un communiqué l'organisme public Crown Estate Scotland.
"Les énergies renouvelables sont clairement la voie à suivre, et cette annonce marque un pas en avant colossal dans l'énergie éolienne offshore au Royaume-Uni", s'est félicité Doug Parr, directeur scientifique de Greenpeace, dans un communiqué.
Mais les nouvelles énergies renouvelables "ne suffisent pas à elles seules", a-t-il ajouté, estimant que leur développement doit s'accompagner de progrès sur l'isolation des maisons, l'amélioration du système énergétique et la reconversion des industries à forte émission de carbone.
Les autorités estiment que ce premier appel d'offres d'éolien marin en Écosse en plus d'une décennie génèrera en outre "plusieurs milliards de livres" d'investissement dans la région.
L'espagnol Iberdrola, présent dans trois de ces projets totalisant 7 GW, notamment en partenariat avec Shell, a fait état dans un communiqué d'"un investissement conjoint" de 22,5 milliards d'euros, dont près de 12 milliards "auprès d'entreprises et d'institutions écossaises".
"L'éolien offshore est sur le point de devenir la colonne vertébrale du bouquet énergétique du Royaume-Uni et fournira le plus gros de la production" alors que le pays s'est fixé un objectif de neutralité carbone d'ici 2050, a commenté Keith Anderson, PDG de ScottishPower, filale d'Iberdrola.
"Première étape"
BP et son partenaire allemand EnBW ont quant à eux remporté un appel d'offres portant sur 2,9 GW, qui "devrait voir le jour à partir de 2026-2027 et permettre d'alimenter plus de trois millions de foyers en énergie renouvelable", selon un communiqué conjoint.
TotalEnergies est de son côté partenaire sur un projet de 2 GW, qui est "à ce jour le plus grand développement [du groupe] dans les énergies renouvelables en Europe", a affirmé Patrick Pouyanné, patron de l'énergéticien français dans un communiqué.
Oswald Clint, analyste chez Bernstein, relève que les trois majors Shell, BP et TotalEnergies ont accédé à eux seuls à près de 10 GW.
"Après des décennies, voire un siècle de présence dans le pays, il n'est sans doute pas si surprenant que Shell, BP et TotalEnergies aient mis la main une part importante" des droits mis aux enchères, "probablement plus que ce à quoi ils s'attendaient", a-t-il commenté.
Mais l'attribution de ces concessions n'est que "la première étape d'un long processus" et la signature d'un bail complet ne surviendra qu'à l'issue de plusieurs étapes, notamment sur le financement de ces projets, précise Crown Estate Scotland.
Si une candidature ne conduisait pas, in fine, à la signature d'un accord, c'est la candidature la mieux notée suivante qui se verrait proposer une option, précise l'organisme public.
"La variété et l'ampleur des projets [retenus] montrent à la fois les progrès remarquables du secteur éolien offshore et un signe clair que l'Écosse est en passe de devenir un centre majeur pour le développement de cette technologie dans les années à venir", s'est félicité Simon Hodge, directeur général de Crown Estate Scotland, cité dans le communiqué.